Non mais... Mario Bava est un putain de génie. Un maître en la matière quand il s'agit d'ambiance, d'esthétique et de gothique.
Il y'a un travail tout simplement hallucinant dans l'esthétique, l'éclairage dans ce film est vraiment démentiel, j'ai rien vu de tel. Mais ce qui est génial, c'est que chez Mario Bava, l'esthétique est entièrement au service de son ambiance et de ce qu'il nous conte, ça peut paraître bête comme ça mais mine de rien des films qui arrive à être aussi sublime sans jamais que cette beauté soit hors propos, c'est rare. Franchement on est face à un film qui nous envoûtent complètement.
C'est à la fois morbide et érotique, mais c'est aussi une histoire d'amour absolument fascinante pleine d'ambiguïté, de la poésie gothique !

Bref, encore un putain de chef d'oeuvre de Mario Bava.

Quelqu'un est allé voir Lucy? Qu'on en parle.. Fin je voudrais savoir si y a que moi qui ai rigolé mes 3/4 du temps ^^

faudrait qu'on me braque une arme sur la tempe pour que j'aille voir ce film

t'en à pensé quoi toi ?

Mdr j'ai vu ca y'a 3 jours ouais , putain lui c'est un génie il a pleuré carrément

je pense que Besson a fait un film totalement ridicule, avec des raccourcis, scènes, etc totalement surréalistes, pour donner vie à une histoire vachement mal jouée par des acteurs qui ont perdu toute crédibilité pour moi ^^

N.B tu devrais le voir, fin juste les 15 premières minutes, c'est le bordel dans la tête de Besson, et franchement c'est dommage, le fond est lourd à exploiter, mais c'est fait grand public lobotomisé, je suis grave déçue, fin même si je m'attendais à rien de ouf. Pi la bande annonce paraissait sympa je me suis fait avoir haha

Sinon, qui a vu La Vénus à la fourrure de notre cher ami Polanski? J'ai pas tout saisi à la fin.

J'ai pas vu Lucy, mais de ce que j'ai vu un peu partout ça a l'air ultra prétentieux en plus de se prendre au sérieux. Enfin, j'attend de voir ça, juste par curiosité malsaine. Mais Luc Besson qui fait son Kubrick et qui part en plein délires métaphysique ça peut être que drôle (enfin mieux vaut en rire qu'en pleurer quoi).

Mowgli.Lova.Negrita a écrit:

Sinon, qui a vu La Vénus à la fourrure de notre cher ami Polanski? J'ai pas tout saisi à la fin.

moi, j'ai vraiment kiffé, mais la fin il me semble pas que y ait grand-chose à comprendre

Sinon sinon

The Amazing Spider-Man 2 de Marc Webb : au final heureusement que je l'ai vu plus tard avec du recul, parce qu'il s'est pas mal fait démonté alors que je le trouve pas mauvais du tout. D'accord, il est un peu long et l'abus d'effets spéciaux peut être redondants mais je lui trouve un bon fond avec de bons personnages secondaires, et puis Andrew Garfield est teeeeellement meilleur que Tobey Maguire. Déjà meilleur acteur mais en plus son Peter Parker/Spider-Man respecte beaucoup plus l'esprit léger d'origine. Bon divertissement. 7/10

Hancock de Peter Berg: pas grand chose à dire, j'ai vraiment trouvé ça moyen, prévisible, pas vraiment distrayant. Ca part d'une bonne idée mais au final y a pas grand chose à retenir. 5/10

Cabiria de Giovanni Pastrone: le premier péplum de l'histoire du cinéma, et l'un des tous premiers blockbusters, des moyens dantesques sont investis dans ce film italien de 1914. Le film pose les bases du genre et influencera largement ce que deviendra le péplum plus tard. Des décors grandioses et des scènes à couper le souffle, vraiment très fort pour l'époque avec des scènes un peu dures, en particulier celle des sacrifices à Moloch (en sachant que Moloch est celui qui dans la mythologie arrachait les enfants des bras des mères, je vous laisse imaginer la teneur des sacrifices). Par contre l'histoire est un peu plus brouillant car trop dense, et le film a plutôt vieilli, mais ça reste un film important. Et bien sûr, l'une des attractions principales et le personnage secondaire Maciste interprété par Bartolomeo Pagano, et le public ne s'est pas trompé. Sa popularité fera qu'il deviendra le héros d'une série de films et on peut le considérer comme le premier "héros surhomme" du cinéma. 7,5/10

C'est pas Les dents de la mer le premier Blockbuster ?

en fait c'est un abus de langage vu que blockbuster c'est un mot anglais qui est apparu avec les dents de la mer, mais disons qu'en terme d'ambition et d'investissement Cabiria correspond à la définition d'un blockbuster pour l'époque.

Ah d'accord

Ouais ben enfaite c'est juste la traduction de la dernière phrase en italien ou latin, que j'aimerais bien avoir.. Bon film en tout cas, je suis contente, bien fait, mais la fin se sentait clairement ^^

Matte Rosemary's Baby de Polanski

Ce qui est vraiment frappant dans le cinéma de Seijun Suzuki, c'est son audace et sa folie. Dans La marque du Tueur par exemple, il s'amusais à déconstruire les code et à modelé le film à sa guise, alors ça donnais certes un film très difficile a suivre par moment, mais le résultat n'en restait pas moins génial. Ici, c'est toujours complètement fou, mais c'est avant tout dans l'esthétique, car la narration est assez banale on va dire.
C'est un film aux décors fou et baroque, et aux jeux de lumières qui baignent en plein dans les sixties. C'est du kitsch sublime comme on aime le voir. C'est vraiment ultra stylisé, à chaque plans, c'est une vrai explosions de couleurs. On à l'impression que toute les couleurs qui sont a l'écran (jusqu'aux habits), ont été minutieusement choisie pour être en harmonie parfaite. C'est franchement splendide. Et v'la que le décors change de lumière d'un instant à l'autre, que la pièce qui jusqu'alors était dans l'obscurité total - si ce n'est les personnages qui sont éclairer d'une lumière très net - passe du blanc le plus frappant nous dévoilant un décors gigantesque. C'est jouissif.
Y'a aussi un traitement des yakuza vraiment spécial. Déjà y'a cette pointe d'humour qui est omniprésente comme si Suzuki s'amuse a ridiculisé ses personnages (c'est sans rappelé Ghost Dog, qui a un traitement très similaire des mafieux), et parce que à la manière de Fukasaku, il porte un regard très critique sur le milieu. Mais il y'a aussi cette pointe de dureté, Suzuki à l'air d'un cinéaste très fataliste. Tout ça donne un cocktail assez étrange, on sais pas trop si ça se prend vraiment au sérieux, ou si c'est de la pure satire. Sans parler du fait que le film est complètement influencer par le western (y'a même un saloon ), y'a beaucoup de moment du film qu'on croirais sortie tout droit d'un western.
L'utilisations de la musique est aussi un vrai régal. Elle est omniprésente, c'est même un élément majeurs du film. Les personnages chantent, l'un sifflote même. Elle accompagne les scènes comme un élément de narration a part entière, elle permet aussi de donner une profondeur au personnage principal. Sans pour autant être une comédie-musicale bien-sûr. D'ailleurs j'ai l'impression que tout les films produits par la Nikkatsu ont des bande son génial.

Bref, je commence vraiment à adorer Suzuki
Ah et puis j'ai failli oublier de préciser que c'est l'un des films préférés de Refn Un homme goût

L'Armée des Morts (de Jean-Pierre Melville) :
Le chef d'oeuvre de Melville, l'aboutissement d'une carrière mais surtout son film le plus personnel, puisqu'il avait vécu la résistance.
C'est pas mon préférés de lui, mais objectivement c'est son plus abouti en plus d'être vraiment touchant, ce qui n'est pas habituel dans l'un de ses films (du moins pas à ce point là). Plus humains tout en restant tout aussi sobre et froid.
Et puis la bande son est déchirante, elle résonne encore dans ma tête.

9/10

Mowgli.Lova.Negrita a écrit:

Ouais ben enfaite c'est juste la traduction de la dernière phrase en italien ou latin, que j'aimerais bien avoir.. Bon film en tout cas, je suis contente, bien fait, mais la fin se sentait clairement ^^

e il signore onnipotente lo colpì e lo mise nelle mani di una Donna

c'est de l'italien

je pense qu'on pourrait traduire par " Et Le Seigneur Tout-Puissant l'a frappé et l'a mis dans les mains d'une femme"

ça ressemble à l'épisode de Judith et Holopherne dans la Bible (un de mes passages préférés parce que y a pas mal de représentations picturales de ce passage qui sont magnifiques) même si il me semble que dans la Bible c'est "Le Seigneur l'a frappé par les mains d'une femme" quelque chose comme ça mais j'ai pas de Bible à portée de main ^^

ça reflète pas mal le film du coup en fait, par contre je sais pas pourquoi la phrase est en italien, le film est français et le roman allemand du coup... aucune idée

Un Flic (de Jean-Pierre Melville) :

Je comprend pas du tout ce que le film à de fondamentalement mauvais, enfin je m'attendais vraiment à quelque chose de complètement raté mais on vraiment très loin du compte.
Ce qui divise à mon avis c'est la lenteurs du film, c'est du Melville poussé à son paroxysme, les scène sont étirées x 20 ce qui peut probablement faire chier plus qu'autre choses. Mais au contraire moi j'ai trouvé ça complètement jouissif, c'est à dire que que tout du polar melvillien est là et ça va tellement tellement loin que ça en deviens presque de l'abus. En faite ce film est le plus jusqu'au boutiste de Melville, c'est un film qui ne peut être aimer (à mon avis) que si on aime son style et moi je l'aime jusque au bout des ongles.
Et puis y'a un travail esthétique fabuleux, certes le filtre bleu est un peu abusé, mais c'est surtout pour les scènes de jour parce que pour les scènes de nuit ce filtre bleu rend tellement bien. Franchement les scènes de nuits sont d'une splendeur...
Je pense que c'est un film très radical, peut être trop même. Je comprend qu'on puisse ne pas l'aimer.
M'enfin c'est franchement con que Melville soit mort suite à ce film, parce que je pense qu'il nous aurait pondu quelques chef d'oeuvres de plus. Dans tout les cas sa filmographie est impressionnante, encore plus son influence à travers le cinéma (John Woo, Tarantino, Scorsese, Michael Mann, Refn...).

8.5/10

Barberousse d'Akira Kurosawa: j'aurais voulu faire une critique plus étoffée mais ça sera pas pour tout de suite (un jour peut-être). En tout cas, très très grand film. On sent que c'est un film très personnel à Kurosawa, autant dans le traitement esthétique grandiose et dans son approche humaniste. C'est une très belle histoire, très réelle et qui vous prend aux tripes, elle est aussi belle que dure. Le personnage de Barberousse est très particulier, insondable, on le sent en prise avec sa propre existence et pourtant il offre tant au monde et c'est bouleversant de voir à quel point il affecte son entourage, pourtant on le voit assez peu sur les 3h. Il est très contradictoire et pourtant si juste, et la prestation de Toshiro Mifune est hallucinante, tout en finesse, une présence incroyable sans trop en faire quand on pense à ses performances quasi burlesques dans Les 7 Samourais ou Rashomon là c'est complètement l'opposé, l'acteur est vraiment surprenant et il s'agit là de sa 16ème et dernière collaboration avec Kurosawa. Il y a des scènes incroyables, menées d'une main de maître par Kurosawa, les acteurs en dehors de Mifune sont aussi excellents, il y a une petite fille vraiment bluffante. En bref, Barberousse est une oeuvre humaine dans laquelle Kurosawa se mélange à Shugoro Yamamoto (l'auteur du livre) et Dostoievski pour livrer une réflexion sociale qui nous touche directement. Un grand film, qui rentre dans mon top 50. 10/10

Baby Cart 3: dans la terre de l'ombre de Kenji Misumi: cet épisode de la saga est aussi très réussi, je dirais quasiment au niveau du second volet j'ai vraiment beaucoup aimé. Misumi prête toujours autant d'attention au son et visuellement c'est très esthétique. Un chanbara poétique fascinant qui confirme (si il le fallait) le talent de son auteur. 8/10

Mariage à l'italienne de Vittorio De Sica: le génie du néoréalisme italien réunit ici deux légendes que sont Sophia Loren et Marcello Mastroianni dans une magnifique comédie. Porté par un très bons scénario et le savoir-faire de De Sica même brillant dans la "romcom", le film jouit surtout de la présence de la magnifique Sophia Loren. L'actrice, certainement l'une des femmes les plus talentueuses à avoir jamais foulé un plateau de tournage (il faut savoir qu'elle fut la première femme oscarisée pour rôle non-anglophone) est ici au sommet de son art, capable de passer de l'allumeuse ingénue à la femme forte, fière et caractérielle avec une facilité étonnante. Sa beauté, son naturelle et son talent illumine l'écran et hypnotise le spectateur. Un bon film pour une très grande actrice. 8/10

Perfect Blue de Satoshi Kon: malgré des animations datées, on reconnaît la pâte de Kon dans ce coup d'essai très ambitieux. Ses thématiques phares qui seront plus tard sublimées dans Paprika sont déjà très présentes et on retrouve ces scènes répétitives qu'il affectionne tant. Très brillant dans son rythme, Perfect Blue est très efficace, je regrette juste une fin trop simple et trop explicite qui au final laisse beaucoup trop d'éléments inexpliqués. Une fin plus ouverte aurait pu laisser une liberté d'interprétation et un plus grand mystère. Mais le film reste très bon, et nous fait vraiment regretter le fait que son créateur soit parti beaucoup trop tôt. 8/10

Bon dieu, Godfrey Reggio est définitivement un grand.
Assez différent de la trilogie Qatsi, là le film est d'autant plus porté par la force poétique et parfois abstraite de ses images. C'est d'ailleurs drôle que les films de Reggio soit qualifié de "non-narratif" parce que c'est tout le contraire, le film nous raconte quelques chose, ce ne sont pas que des images misent au hasard, au contraire les images se suivent, se répondent, elles constituent une réelle cohérence et ça ne divague jamais. Ce qui est le contraire de Ron Fircke, qui lui se contente un peu de filmé sans réel logique (même si il y'a un propos derrière, ce n'est pas que pour le plaisir des yeux quoi) du coup ça donne certes des images très belles, mais c'est pas toujours très fluide. C'est là que Reggio se démarque complètement, c'est que c'est complètement fluide, peut être certain plans répétitifs, mais dans l'ensemble le tout est tellement bien pensé et en parfaite cohésion que le résultat n'est que meilleurs.

Sinon en ce qui concerne le propos du film, j'ai pas forcément saisi ou Reggio voulais en venir concrètement, même si il y'a toujours cette remise en question de l'homme sur terre, et plus précisément je pense que le thème de Visitors c'est la modernité, et ses conséquences. Il y'a une vision presque post apocalyptique dans ce film, le peu de décors extérieur sont désertique, abandonné, et la nature semble dévasté.
Ce que je trouve intéressant chez Reggio c'est qu'il présente l'homme, comme dépassé de ses propres actes et de son système. Il a une démarche très critique, et on peut s'attendre à voir quelque chose de presque misanthrope, sauf que ce n'est jamais le cas. En fait il critique l'homme, le blâme même, sans jamais le méprisé. Dans Koyaanisqatsi y'a même carrément une sorte de compassion.
Le film dégage un parfum de fin des temps, mais c'est aussi une sorte d'introspection de l'humanité parce que pendant la moitié (voir plus) on regarde d'autre personnes (qui nous fixe), y'a un coté un peu autopsie de l'homme qui est vraiment troublant, comme si on regardais l'homme droit dans les yeux et qu'on contemplait toute son visages et ses émotions, et ça donne quelque chose de vraiment beau.

Formellement, le film est quand même de toute beauté (c'est beaucoup plus inspiré que Samsara je trouve), y'a un coté un peu abstrait sur certaines scènes que j'aime beaucoup (qui est déjà présent dans ses autres films d'ailleurs), et surtout un noir et blanc comme on en voit rarement. Certains plans foutent clairement de grosses gifles, comme par exemple les plan d'architectures qui sont à s'arracher les yeux.
Sinon comme pour les autres films, c'est Philip Glass qui compose, c'est magnifique, loin derrière le travaille sur Koyaanisqatsi certes, mais le duo Glass-Reggio marche toujours à merveille.

Parcontre c'est assez étonnant que le film passe inaperçu, c'est quand même le nouveau film de l'auteur de Koyaanisqatsi quoi.
En tout cas le film est facilement trouvable sur le net en 1080p/720p donc pas d'excuses