Bullet Ballet est probablement le chef d'oeuvre ultime de Tsukamoto. C'est son film le plus pertinent, le plus frappant (enfin sa reste discutable), mais aussi sont plus beau (et peut être même son plus désespérer). C'est paradoxalement son film (de ce que j'ai vu) le moins jusqu'au-boutiste. Là ou il faisais des films plus fantastique (je pense surtout a Tetsuo évidement, mais dans Tokyo Fist c'est très lynchiens aussi) ou nous avions l'impression de rentré dans un cauchemar.
Avec Bullet Ballet, il prend un parti pris beaucoup plus réaliste. Que ce soit dans sa mise en scène ou il fait le choix de filmé moins brutalement, mais aussi le fait qu'il s'éloigne de l'utilisations des bruitages sonore et de la violence surréaliste dont il était pourtant habitué (et ça marchais tout aussi bien). On a donc un film qui en comparaison de ce qu'il à fait avant, est très humains, formellement plutôt sobre et même assez accessible.

On va donc suivre la descente en enfer de Goda, un homme qui a perdu sa femme - suicidé. Et qui va trouvé refuge (comme souvent chez Tsukamoto) dans la violence et la destruction.
Cette fois ci il n'est pas question de fusion avec le métal ni de boxe, mais plutôt d'arme a feu. Ainsi, le protagoniste va cherché a tout prix cette arme, et ne chercheras qu'à la gardé. Il seras animé de pulsions morbide entre vengeance, suicide et simple envie de tué, mais on sent malgré tout une envie de vivre. Et ne vit-il pas ?
C'est là que Tsukamoto nous percute. Ce qu'il s'efforce de nous dire depuis ses débuts nous explose à la figure. Il nous dépeint une société japonaise profondément désespérer, à l'image de cette bande de jeune Yakusa et de cette jeune fille, Chisato, totalement perdu ne sachant pas de quoi seras fait demain et ni quoi faire aujourd'hui. Ils choisiront eux aussi la violence. D'ailleurs cette fille est l'exemple le plus marquant, c'est elle qui a mon sens porte le mieux le propos du film. La scène ou elle se met à dos du train est d'un désespoir extrême, on sent à quel point la vie n'a plus vraiment de sens pour elle si ce n'est ce risque de pouvoir mourir. Parce que si il y'a bien une façon de savoir si on vie, c'est la possibilité de mourir. Ainsi, le frisson de la mort seras pour eux le vrai gout de la vie.
La voila cette "humanisation par la douleurs" dont Tsukamoto nous bassine depuis 3 plombes !

Je trouve d'ailleurs qu'il y'a un parallèle évident à faire avec Taxi Driver, je ne serais vraiment pas étonné qu'il s'en soit inspiré (et encore moins qu'il en soit fan, parce que sont cinéma s'en rapproche beaucoup).
En tout cas j'y vois beaucoup de similitude, que ce soit pour le coté torturé et à bout de Goda qui fait pensé à Travis. Et cette obsessions pour l'arme a feu que les 2 personnages partage. Et puis Chisato me rappel Betsy, pas forcément pour leurs personnalités, mais plutôt pour la relation de Goda-Chisato et Travis-Betsy.
La trame des 2 films est aussi assez similaire et Goda se pose à la fin en faux justicier tout comme Travis, car il n'y a pas d'envie de justice derrière il n'y a que l'envies morbides de vivre a travers la mort.



Il y'a vraiment quelque chose qui me fascine chez Tsukamoto. c'est ce pessimisme et cette noirceur, cette aigreur qu'il a contre la société et ce rapport à la douleurs comme choix quand il ne nous reste plus rien. Cette rage contenu qu'il fait complètement explosé dans ses films. Tsukamoto est un type profondément torturé et ça se ressent à l'écran.
Ses films sont viscéral au sens le plus brut du terme. Il est a mon sens le seul que je connaisse à le faire réellement.
C'est aussi un génie de la mise en scène, ses films sont d'ailleurs très esthétisé (la photographie de Bullet Ballet est sublime, un noir/blanc parfait), et c'est aussi un type qui nous montre des choses (sans subtilité - ce qui n'est pas un défaut - et de manière frontal). C'est vraiment très graphique comme cinéma, le fond est bien plus porté par ses images (les bruitages sonore sont aussi très important dans ses films) que par ce qu'exprime les personnages, du pure cinéma sensorielle. Le fond par la forme.
C'est grâce a toute cette rage, cette violence et cette folie graphique que ses films sont d'autant gros coup point en pleine gueule.

En quelques films, Tsukamoto s'est imposé rapidement comme l'un de mes réalisateurs préférés (pour seulement quatre films vus) et c'est celui à travers qui je m'identifie peut être le mieux.