Y a un doc sur Hannah Arendt sur Arte si ça botte quelqu'un
Halogène
Messages : 10690 Age : 32 Date d'inscription : 07/09/2011
Sujet: Re: Citations Dim 13 Mar 2016 - 22:38
damnit maybe y'a rediffbiff
l'occulte et toujours remplis de merde
SansTitre
Messages : 22194 Date d'inscription : 15/10/2009
Sujet: Re: Citations Mar 15 Mar 2016 - 12:13
"Mort. Etat instantané, sans passé ni avenir. Indispensable pour l'accès à l'éternité."
Simone Weil dans La pesanteur et la grâce.
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Sujet: Re: Citations Mar 15 Mar 2016 - 12:18
Trop puissante cette femme
SansTitre
Messages : 22194 Date d'inscription : 15/10/2009
Sujet: Re: Citations Mar 15 Mar 2016 - 12:48
Oui
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Sujet: Re: Citations Mar 15 Mar 2016 - 13:20
Tu l'as lu le livre du coup ou tu sais juste que la phrase vient de là ?
L'enracinement est vraiment lourd aussi (seul livre que j'ai lu d'elle avec sa note sur la suppression des partis politiques)
Shotgun
Messages : 5514 Age : 29 Date d'inscription : 26/12/2010
Sujet: Re: Citations Mar 15 Mar 2016 - 14:12
Lourde la phrase. Ça me fait penser a un texte ou Dostoïevski parle de l'épilepsie (il était épileptique), il dit que quelques secondes avant chaque crise le temps se fige et on se sent en harmonie complète avec tout ce qui existe, il précise qu'on humain ne peut supporter une sensation aussi grandiose que quelques secondes sinon il en perdrait l'esprit; il met ça en parallèle avec la parole de l'Apocalypse selon laquelle "le temps n'existerait plus" et avec Mohammed qui dit avoir fait le tour du paradis avant que sa cruche d'eau ait finie de se verser (Mohammed qui était épileptique). Je posterait le texte si ça intéresse quelqu'un
SansTitre
Messages : 22194 Date d'inscription : 15/10/2009
Sujet: Re: Citations Mar 15 Mar 2016 - 14:12
.:: CàmisOle ::. a écrit:
Tu l'as lu le livre du coup ou tu sais juste que la phrase vient de là ?
L'enracinement est vraiment lourd aussi (seul livre que j'ai lu d'elle avec sa note sur la suppression des partis politiques)
Je suis en train de le lire là.
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Sujet: Re: Citations Mar 15 Mar 2016 - 14:22
Perso ça m'intéresse Shot (tu t'en doutes)
Je l'ai noté sur ma liste Old. D'ailleurs je pense que je vais la refaire car il y a des trucs dedans que je ne lirai sans doute jamais car trop éloignés du chemin que je prends apparemment
Petit Eclair
RBien d'élite
Messages : 2831 Age : 29 Date d'inscription : 17/01/2014
Sujet: Re: Citations Jeu 17 Mar 2016 - 17:33
"J'connais un bon paquet d'morveux, qui rêvent de Death Note Moi, j'passe pour le bouffon en donnant plus de vrai love Même si j'en récolte peu, j'reste calme et si les autres Sont remontés, j'vais pas m'rabaisser à faire comme eux Je passe au-dessus, ma mère m'a suffisamment Bien élevé pour que je passe au-dessus"
Shotgun
Messages : 5514 Age : 29 Date d'inscription : 26/12/2010
Sujet: Re: Citations Jeu 17 Mar 2016 - 18:32
.:: CàmisOle ::. a écrit:
Perso ça m'intéresse Shot (tu t'en doutes)
Je l'ai noté sur ma liste Old. D'ailleurs je pense que je vais la refaire car il y a des trucs dedans que je ne lirai sans doute jamais car trop éloignés du chemin que je prends apparemment
Je poste ça dans la soirée, ça sera un peu long par contre
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Sujet: Re: Citations Ven 18 Mar 2016 - 0:36
Youhouuu merci
Shotgun
Messages : 5514 Age : 29 Date d'inscription : 26/12/2010
Sujet: Re: Citations Ven 18 Mar 2016 - 1:42
Je poste la description assez courte qu'il fait de l'avant-épilepsie dans Les Démons, et aussi une vidéo audio d'1 minute 50 qui cite un passage de L'Idiot où l'avant-crise est aussi expliquée; j'essaierais de retrouver dans le livre le passage exact pour le mettre en entier Vraiment fascinant je trouve
https://www.youtube.com/watch?v=WAY5XLbnwt4
Passage des Démons:
"- Ca vous arrive, Chatov, des minutes d'harmonie éternelle ? [...] Il y a des secondes, elles n'arrivent que par cinq ou six à la suite, et, d'un seul coup, vous sentez la présence d'une harmonie éternelle, que vous avez atteinte absolument. Ce n'est pas quelque chose de terrestre; ce que je veux dire, ce n'est pas que c'est céleste, c'est que l'homme, dans sa forme terrestre, est incapable de le supporter. Il faut qu'il change physiquement, ou bien qu'il meure. Ce sentiment est clair et indiscutable. C'est comme si, d'un seul coup, vous ressentiez toute la nature, et, d'un seul coup, vous disiez; oui, cela est juste. Dieu, quand il a crée le monde, à la fin de chaque journée, il disait: "Oui, cela est juste, cela est bien." C'est... Ce n'est pas de l'émotion, c'est seulement comme ça, de la joie. Vous ne pardonnez rien, parce qu'il n'y a plus rien a pardonner. Ce n'est pas que vous éprouviez de l'amour - oh, c'est plus haut que l'amour ! Ce qui effraie le plus, c'est que ce soit terriblement clair, et une telle joie. Si c'est plus de cinq secondes - l'âme ne le supporterait pas, elle devrait disparaître. Pendant cinq secondes, je vis toute une vie et, pour ces cinq secondes là, je donnerais toute ma vie, parce que ça les vaut. Pour supporter dix secondes, il faut se transformer physiquement. Je pense que l'homme doit cesser d'engendrer. A quoi bon les enfants, à quoi bon le développement, Si le but est atteint ? Il est dit dans L’Évangile que le jour de la résurrection, les hommes cesseront d’engendrer, ils seront tous comme des anges de Dieu. - Kirillov, ça vous arrive souvent ? - Une fois tout les trois jours, une fois par semaine. - Vous n'êtes pas épileptique ? - Non. - Donc vous le serez. Attention, Kirillov, j'ai entendu dire que l’épilepsie commence comme ça. Il y a un épileptique qui m'a décrit en détail cette sensation qui précède la crise, exactement comme vous; lui aussi, il parlait de cinq secondes, et il disait qu'il était impossible d'en supporter plus. Souvenez-vous de la cruche de Mahomet qui n'a pas eu le temps de se vider pendant qu'il faisait le tour du paradis à cheval. La cruche, c'est les mêmes cinq secondes; ça rappelle tellement votre harmonie, et Mahomet était épileptique. Attention Kirillov, le haut mal !"
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Sujet: Re: Citations Ven 18 Mar 2016 - 1:48
C'est beau
Shotgun
Messages : 5514 Age : 29 Date d'inscription : 26/12/2010
Sujet: Re: Citations Ven 18 Mar 2016 - 1:54
Ca donnerait presque envie d'être épileptique J'ai trouvé la suite de l'extrait de L'Idiot cité dans la vidéo pour ceux qui veulent, bon c'est pas dans la traduction de Marcowicz mais même si la forme est moins fidèle au style de Dostoïevski, le fond reste le même
Spoiler:
"Cependant il aboutissait à une conclusion des plus paradoxales : « Qu’importe que mon état soit morbide ? Qu’importe que cette exaltation soit un phénomène anormal, si l’instant qu’elle fait naître, évoqué et analysé par moi quand je reviens à la santé, s’avère comme atteignant une harmonie et une beauté supérieures, et si cet instant me procure, à un degré inouï, insoupçonné, un sentiment de plénitude, de mesure, d’apaisement et de fusion, dans un élan de prière, avec la plus haute synthèse de la vie ? » Ces expressions nébuleuses lui semblaient parfaitement intelligibles, quoique encore trop faibles. Il ne doutait pas, il n’admettait pas que l’on pût douter que les sensations décrites réalisassent en effet « la beauté et la prière », avec une « haute synthèse de la vie ». Mais ses visions n’avaient-elles pas quelque chose de comparable aux hallucinations fallacieuses que procurent le haschich, l’opium ou le vin, et qui abrutissent l’esprit en déformant l’âme ? Il pouvait sainement raisonner à ce sujet une fois que l’attaque était passée. Ces instants, pour les définir d’un mot, se caractérisaient par une fulguration de la conscience et par une suprême exaltation de l’émotivité subjective. Si, à cette seconde, c’est-à-dire à la dernière période de conscience avant l’accès, il avait eu le temps de se dire clairement et délibérément : « oui, pour ce moment on donnerait toute une vie », c’est qu’à lui seul, ce moment-là valait bien, en effet, toute une vie. Il n’attachait d’ailleurs pas autrement d’importance au côté dialectique de sa conclusion, car la prostration, l’aveuglement mental et l’idiotie ne lui apparaissaient que trop clairement comme la conséquence de cette « minute sublime ». Il se serait gardé d’engager là-dessus une discussion sérieuse. Sa conclusion, c’est-à-dire le jugement qu’il portait sur la minute en question, était sans contredit erronée, mais il n’en restait pas moins troublé par la réalité de sa sensation. Quoi de plus probant en effet qu’un fait réel ? Or le fait réel était là : pendant cette minute, il avait trouvé le temps de se dire que le bonheur immense qu’elle lui procurait valait bien toute une vie. « À ce moment, – avait-il déclaré un jour à Rogojine quand ils se voyaient à Moscou – j’ai entrevu le sens de cette singulière expression : il n’y aura plus de temps » Sans doute, avait-il ajouté en souriant, était-ce d’un instant comme celui-là que l’épileptique Mahomet parlait lorsqu’il disait avoir visité toutes les demeures d’Allah en moins de temps que sa cruche pleine d’eau n’en avait mis à se vider."
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Sujet: Re: Citations Ven 18 Mar 2016 - 2:40
Putain la fin est lourde. J'avoue que je savais même pas que Mahomet fut épileptique. C'est presque à se demander si c'est une maladie ou une grâce de Dieu ^^
Shotgun
Messages : 5514 Age : 29 Date d'inscription : 26/12/2010
Sujet: Re: Citations Ven 18 Mar 2016 - 3:06
Haha vu comme ça ça a l'air d'une bénédiction; par contre quand il fait des descriptions des crises en elle-même et de leurs conséquences c'est moins attrayant
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Sujet: Re: Citations Ven 18 Mar 2016 - 3:20
J'imagine... Il aurait du fumer des joints de beuh, ça empêche les crises apparemment !
Halogène
Messages : 10690 Age : 32 Date d'inscription : 07/09/2011
Sujet: Re: Citations Ven 18 Mar 2016 - 10:28
Ovide
Tant que tu seras heureux, tu compteras beaucoup d'amis. Que le ciel s'obscurcisse et tu seras le seul.
Sur la terre, jusque là commune à tous aussi bien que l'air ou la lumière du soleil, l’arpenteur défiant traça de longs sillons pour limiter les champs. L'homme ne se contenta plus de demander à la terre féconde les moissons et les aliments qu'elle lui devait, mais il pénétra jusque dans ses entrailles ; il en arracha ce qu'elle y avait caché, ce qu'elle avait relégué près des ombres du Styx, les trésors qui provoquent nos malheurs.
C'est danser dans les ténèbres qu'écrire des vers qu'on ne lit à personne.
Halogène
Messages : 10690 Age : 32 Date d'inscription : 07/09/2011
Sujet: Re: Citations Ven 18 Mar 2016 - 11:21
L'entraide : Un facteur de l'évolution de Petr Alekseevitch Kropotkine
Lorsque nos savants occidentaux se trouvent en présence de ces faits, ils ne peuvent les comprendre. Cela leur paraît inconciliable avec un haut développement de la moralité dans la tribu, et ils préfèrent jeter un doute sur l’exactitude d’observations dignes de foi, au lieu d’essayer d’expliquer l’existence parallèle de deux séries de faits : à savoir une haute moralité dans la tribu, en même temps que l’abandon des parents et l’infanticide. Mais si ces mêmes Européens avaient à dire à un sauvage que des gens, extrêmement aimables, aimant tendrement leurs enfants, et si impressionnables qu’ils pleurent lorsqu’ils voient une infortune simulée sur la scène, vivent en Europe à quelques pas de taudis où des enfants meurent littéralement de faim, le sauvage à son tour ne les comprendrait pas.
La Morale anarchiste de Petr Alekseevitch Kropotkine Nous ne demandons qu’une chose, c’est à éliminer tout ce qui, dans la société actuelle, empêche le libre développement de ces deux sentiments, tout ce qui fausse notre jugement : l’État, l’Église, l’Exploitation ; le juge, le prêtre, le gouvernant, l’exploiteur.
L'entraide : Un facteur de l'évolution de Petr Alekseevitch Kropotkine
L’absorption de toutes les fonctions par l’État favorisa nécessairement le développement d’un individualisme effréné, et borné à la fois dans ses vues. A mesure que le nombre des obligations envers l’État allait croissant, les citoyens se sentaient dispensés de leurs obligations les uns envers les autres. Dans la guilde — et, au moyen âge, chacun appartenait à quelque guilde ou fraternité — deux « frères » étaient obligés de veiller chacun à leur tour un frère qui était tombé malade ; aujourd’hui on considère comme suffisant de donner à son voisin l’adresse de l’hôpital public le plus proche. Dans la société barbare, le seul fait d’assister à un combat entre deux hommes, survenu à la suite d’une querelle, et de ne pas empêcher qu’il ait une issue fatale, exposait à des poursuites comme meurtrier ; mais avec la théorie de l’État protecteur de tous, le spectateur n’a pas besoin de s’en mêler : c’est à l’agent de police d’intervenir, ou non. Et tandis qu’en pays sauvage, chez les Hottentots par exemple, il serait scandaleux de manger sans avoir appelé à haute voix trois fois pour demander s’il n’y a personne qui désire partager votre nourriture, tout ce qu’un citoyen respectable doit faire aujourd’hui est de payer l’impôt et de laisser les affamés s’arranger comme ils peuvent. Aussi la théorie, selon laquelle les hommes peuvent et doivent chercher leur propre bonheur dans le mépris des besoins des autres, triomphe-t-elle aujourd’hui sur toute la ligne — en droit, en science, en religion.
Ce que l’humanité admire dans l’homme vraiment moral, c’est sa force, c’est l’exubérance de la vie, qui le pousse à donner son intelligence, ses sentiments, ses actes, sans rien demander en retour. L’homme fort de pensée, l’homme qui déborde de vie intellectuelle, cherche naturellement à se répandre. Penser, sans communiquer sa pensée aux autres, n’aurait aucun attrait. Il n’y a que l’homme pauvre d’idées qui, après en avoir déniché une avec peine, la cache soigneusement pour lui apposer plus tard l’estampille de son nom. L’homme fort d’intelligence déborde de pensées : il les sème à pleines mains. Il souffre s’il ne peut les partager, les semer aux quatre vents : c’est là sa vie