Comme une certaine partie de la critique je n'ai jamais aimer le cinéma de Inarritu,le plus souvent les mêmes reproches reviennent pour qualifier ses films:pathos,lourdeur,prétention,autosatisfaction, et si Birdman possèdes quand à lui quelques qualités le film ne me fera pas changer de vision et d'avis sur ce cinéaste dispensable.
Presque 2 heures durant Birdman s'apparente à une satire gentillette qui essaye de dénoncer et tourner au ridicule les basses et l'hypocrisie du show-business.Malheureusement il n'y parvient jamais vraiment car au lieu d’être réflexif et déstabilisant le film préfère à chaque fois basculer du coté de l'humour,de la rigolade,et les faits et gestes n'ont jamais aucune incidence sur notre perception du milieu il faut dans tout les cas que le show continue...
Il n'est évidement pas difficile de comprendre que Birdman fait un parallèle à la carrière de Michael Keaton qui malgré son talent n'a jamais eu l'impact qu'il aurait du avoir sur l’industrie du cinéma hollywoodien sans compter que beaucoup de mondes l'avaient oublier fautes de rôles marquants ces dernières années ( espérerons que le film d'Inarritu lui serve au moins de seconde chance ).
Le "style" Inarritu justement est toujours la,le fait d'avoir voulu tourner seulement en plan-séquence pour n'en faire qu'un de 110 minutes ( qui n'en est évidemment pas un vrai ) est une idée qui peut valoir réflexion cela fonctionne bien quand il s'agit de nous perdre dans le labyrinthique théatre de Broadway mais l’utilisation qu'en fait le cinéaste devient vite rébarbative quand on part du principe qu'un plan séquence doit servir à dynamité un film ou lui donner un sentiment d'apesanteur,de folie en plus plutôt qu'à nous faire tourner en rond trop longtemps.
Le travail Emmanuel Lubezki,directeur de la photographie ultra talentueux fonctionne par contre très bien dans le film,il s'adapte bien au changement de pièce,de décors pour nous faire passer sans difficulté d'un univers à l'autre,on ne sais jamais vraiment ou peut déboucher une porte ouverte ce qui est plutôt agréable visuellement et pour l'effet de surprise.
Birdman n'a pas de début ni de fin,dès le départla mécanique trop bien huilée tourne à vide et les solos de batterie digne d'un batteur débutant qui doivent servir à rythmée le film sont très répétitif ne font qu'accentuer le coté interminable du dispositif mis en place qui ne trouve jamais le bon filon pour nous captivé réellement ( faiblesse du tout plan séquence la aussi ). Le film fini par ressembler à un Black Swan foireux qui empile les sketchs et les moments plus sérieux très maladroitement dans une ambiance de tyrannie douce-cruel entre les personnages.L'interprétation des acteurs est très bonne mais la aussi la dérision du culte de la performance se retourne contre le film lui même et empêche la moindre vérité d'éclater au travers de son ambition démesurer.Je ne sais pas si c'est l'orgueil d'Inarritu qui plombe le sujet du film comme ses précédents œuvres mais il s'autodétruit tout seul et quand le générique de fin apparait tout ceci me donne l'impression d'avoir traverser un tsunami visuelle fatiguant et épais qui ne se décharge jamais de sa théâtralité plombante pour nous parler véritablement de la commercialisation et de la maltraitance de l'image des acteurs et des acteurs eux mêmes au lieu de ce qu'ils sont,des humains tout simplement.