Il parle du son sur son fb:
La prod est de Richie Beats, elle est sombre, un peu mélancolique et je la trouvais grave charismatique. Une prod de grande personne.
Je cherchais à faire un son qui d'entrée planterait le décor quant à l'album. Et donner mon avis, mon point de vue quant à la situation des noirs. C'est une sorte de "puzzle de mots et de pensées" sur la condition des membres de ma communauté. Je cherchais à être dans l'analyse et parfois même dans l'autocritique, en étant le plus objectif possible. Sans jamais tomber dans la pleurniche. Et surtout, je ne voulais pas faire un truc faussement subversif, qui soit en fait tout lisse et sans aucun "real talk". Du coup, des phases telles que "Igo j'ai des refrès blancs et Rebeus, malgré c'que leurs ancêtres ont fait aux miens" ont pu gêner certaines personnes, je peux le comprendre, c'est hélas une triste vérité. Ou encore "Pour bomber le torse, pas besoin de porter un t-shirt Noir&Fier", qui en a aussi dérangé certains au sein de ma communauté. Car en effet, mais ça n'engage que moi, je pense qu'afficher sur son torse ce type de slogan, revient à afficher son complexe, et pas du tout à affirmer une fierté. Je suis noir, c'est un fait, indépendant de ma volonté, c'est pas un acte, c'est pas une action être noir. C'est un état. Et j'estime que ça se ressent dans mon attitude, dans la manière dont je suis à l'aise dans ma peau et dans la manière dont je me tiens, tête haute, et dont je mène ma vie et que j'essaye de nous tirer moi et mes proches vers le haut, que je suis fier. Et que c'est ça, qui moi me fait bomber le torse justement. Pour moi le plus important à retenir de ma vision dans ce morceau c'est " y a pas de noirs, pas de blancs, y a que des riches, des vres-pau, des forts et des faibles. Pas d'homme au dessus de l'homme, j'pense qu'on ("On" c'est les noirs) a juste dû enchaîner trop de grosses défaites". Je pense que la condition d'un peuple, d'un groupe ethnique, d'une catégorie de personnes, n'est que le résultat de guerres qu'il a perdu ou gagné. Le monde, les nations, l'histoire, se sont bâtis sur des rapports de force. C'est comme ça que je vois le truc moi en tout cas.
Voilà grosso-modo ce que je tenais à dire sur ce titre. J'espère que ça vous éclaire un peu sur mon état d'esprit sur ce sujet.
N'hésitez pas à donner vos impressions, vos avis sur ce que je viens d'écrire, et même à réagir sur d'autres phases que j'ai pas citées mais qui vous ont interpelé dans le morceau.