Hip-hop... Exposez votre art ! |
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Auteur | Message |
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InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Mer 6 Sep 2017 - 21:16 | |
| Haha t'es à l'ouest c'est pas grave je compatis |
| | | N.B
Messages : 5141 Date d'inscription : 22/10/2012
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Mer 6 Sep 2017 - 21:41 | |
| ok si tu veut je m'en fou un peut surtout . |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Mer 6 Sep 2017 - 22:00 | |
| Sinon, je suis au quart du Livre de la perception de Huxley du coup; vraiment excellent pour le moment: une référence au Bardö Thodol, à Saint Thomas d'Aquin et un très beau passage sur Goethe; beaucoup de références historiques et très documenté. La traduction française rend bien l'esprit de Huxley je pense, c'est très vif et très riche. Le livre me rappelle celui sur la DMT (surtout par le côté expérimental, descriptif et les hypothèses relatives à la schizophrénie énoncées). Bref le livre est très bon pour le moment !
D'ailleurs Shot, si un jour tu repasses par la, cette édition semble être la meilleure du Bardö Thodol (c'est celle à laquelle Huxley fait référence et je l'ai déjà vue mentionnée deux fois auparavant) : https://livre.fnac.com/a1085100/W-Y-Evans-Wentz-Livre-tibetain-grande-liberation |
| | | PunchizzRBien confirmé
Messages : 94 Date d'inscription : 11/10/2015
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Jeu 7 Sep 2017 - 18:22 | |
| Moi je relis sa. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Mer 13 Sep 2017 - 10:38 | |
| Clé spirituelle de l'astronomie musulmane d'après Mohyiddîn Ibn Arabî de Titus Burckhardt. Un livre très court (50 pages), très précis (même si peu développé du fait de sa longueur) et surtout très instructif; il me semble être idéal pour aborder ce sujet. Je suis quand même un peu frustré de ne pas trouver son livre sur L'alchimie. |
| | | N.B
Messages : 5141 Date d'inscription : 22/10/2012
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Ven 15 Sep 2017 - 11:50 | |
| https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2017/37/5/1505468687-20170915-114147.jpg
Tres bon pour le moment et sinon Cami jai retrouvé l'extrait dont je te parlais l autre jour.. je crois que je vais le photographier parce que jai pas du tout envie de le recopier a la main ^-^ .. tu verra ce que dit Evola ..sinon ya quoi comme bon livre sur l'hindouisme , pour essayer de mieux connaitre hormis celui de Guenon ? Je parle de bouquins comme ceux de geoffrey sur le soufisme par exemple .. 🤔🤔 |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Ven 15 Sep 2017 - 14:35 | |
| Non je n'ai pas de références de ce genre; les livres que je prévois d'acheter sur le sujet sont plutôt pointus et je ne suis pas sûr qu'il existe un équivalent du livre de Geoffroy pour l'hindouisme; d'autant que le soufisme reste attaché à l'islam, bien que ce soit "l'intériorité" de celui-ci; or, l'hindouisme étant purement métaphysique - donc sans aspect exotérique, religieux - un livre de présentation simplifiée me semblerait assez douteux car il n'y a pas de commune mesure entre une religion qui date d'il y a 14 siècles et qui reste malgré tout plutôt adaptée à notre compréhension et une Tradition qui date de 6000 ans et qui est presque totalement inadaptée à notre compréhension. Je sais qu'il y a un livre qui s'intitule l'Hindouisme et le Bouddhisme d'Alexandre Astier (pas le créateur de Kaamelott) mais je ne sais pas ce qu'il vaut (j'ai mon idée étant donné ce que j'ai lu de son auteur, la présentation qu'il fait de son livre et ce que j'ai dit juste plus haut).
Sinon il n'y a pas que L'introduction de Guénon qui expose les doctrines hindoues mais Le symbolisme de la Croix, L'homme et son devenir selon le Vedânta, les États multiples de l'être. Mais franchement tu devrais lire L'introduction, car tu trouveras pas mieux à mon avis (rapport qualité/difficulté disons).
Mais sinon, pourquoi t'intéresses-tu subitement à l'hindouisme ? Pourquoi pas l'islam, le judaïsme, le christianisme ?
Dernière édition par .:: CàmisOle ::. le Jeu 21 Sep 2017 - 11:58, édité 1 fois |
| | | N.B
Messages : 5141 Date d'inscription : 22/10/2012
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Sam 16 Sep 2017 - 15:27 | |
| Oui le symbolisme et etude je les ai en physique , l etre et son devenir je l ai en pdf et les etats multiple de l etre pas encore lu ! ... cest vrai que l hindouisme parait difficile a presenter ou resumer lol Sinon je m y interesse beaucoup parce que jy trouve un apaisement et quelque chose qui se fout totalement du mode de comprehension occidental donc cest assez fascinant mais cest pas plus par passion qu envers une autre doctrine dans le sens ou elles se rejoignent toutes sur divers points .. l hindouisme semble pouvoir absorber l islam , ou la chretienté , judaisme etc ducoup cest juste une facon de creuser la fameuse tradition primordial Manvantara , vedenta , brahman , upanishads .. ya plein de termes et de liaison tres compliquer a integrer mais ca foisonne de reflexion et il semble ne pas yavoir de conflit ou de theorie fumeuse issu de je ne sais quel reforme donc cest apaisant Sinon je t'upload l extrait d'evola taleur |
| | | N.B
Messages : 5141 Date d'inscription : 22/10/2012
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Sam 16 Sep 2017 - 17:30 | |
| Extrait 1/4 Extrait 2/4 Extrait 3/4 Extrait 4/4 tu me dire ce que t'en pense |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Sam 16 Sep 2017 - 19:56 | |
| J'avais déjà partagé ce chapitre il y a quelques temps et effectivement, il ne dit pas que " le premier a chuter sera le premier à se relever " comme tu l'avais dit; son propos est bien plus nuancé : « L'unique perspective positive, mais hypothétique [...] est celle-ci : le processus descendant de l'âge sombre dans sa phase finale a commencé chez nous, c'est pourquoi il n'est pas exclu que nous soyons aussi les premiers à dépasser le point zéro [...] » etc. Voilà pourquoi je t'avais dit avoir l'impression que le prisme métaphysique te fait défaut dans ce genre de lecture car il ne fait qu'admettre une possibilité, sans dire qu'elle se réalisera effectivement mais sans l'exclure non plus; de même que Guénon, bien qu'il n'y croyait pas trop lui-même, continuait à envisager la possibilité d'une sortie du marasme occidental par l'Église catholique (Orient et Occident & La crise du monde moderne comme tu le sais). D'ailleurs, cette possibilité, bien qu'elle ne ce soit pas réalisée dans une large mesure, a tout de même eu l'avantage de créé une certaine ouverture de l'Église aux doctrines orientales par l'intermédiaire du Frère Élie Lemoine auquel tu devrais d'ailleurs t'intéresser puisqu'il est le " Moine d'Occident " auteur de ce livre que Shotgun avait partagé disant qu'il avait l'air intéressant : https://livre.fnac.com/a213084/Jean-Tourniac-Doctrine-de-la-non-dualite-advaita-vada-et-christianisme ! Tu devrais lire ça par exemple : http://alsimsimah.blogspot.fr/2014/07/in-memoriam-elie-lemoine-etudes.html?m=1 Et lire ou relire ce texte du même auteur que j'avais également déjà partagé : - Spoiler:
« À propos des conditions d’accès à la pure intellectualité, nous voudrions souligner fortement un point que nous considérons comme très important, et cela d’autant plus qu’il semble bien que beaucoup de ceux qui ont lu René Guénon et qui aspirent à une réalisation, à quelque degré que ce soit, ont tendance à y voir quelque chose de relativement négligeable. Ils se bornent assez souvent, en effet, à étudier la doctrine de la même manière qu’ils le feraient pour un système philosophique, c’est-à-dire d’une façon purement mentale et extérieure, ce qui ne saurait les mener bien loin dans la véritable compréhension. C’est là une disposition d’esprit typiquement occidentale et, en Occident même, devenue presque sans remède. Elle ne fait d’ailleurs que s’accentuer à mesure que les conditions de vie se détériorent et favorisent de plus en plus la dispersion et l’extériorité. Le point sur lequel nous désirons ici appeler l’attention est la nécessité, pour quiconque aspire à la réalisation, de s’exercer vraiment et sérieusement à la concentration. Rappelons seulement à cet égard la mise en garde de René Guénon dans Orient et Occident : « Ceux qui ne sont pas même capables de réfréner leur impatience le seraient encore bien moins de mener à bien le moindre travail d’ordre métaphysique ; qu’ils essaient simplement, à titre d’exercice préliminaire ne les engageant à rien, de concentrer leur attention sur une idée unique, d’ailleurs quelconque, pendant une demi-minute (il ne semble pas que ce soit trop exiger), et ils verront si nous avons tort de mettre en doute leurs aptitudes. » Et Guénon ajoutait en note : Enregistrons ici l’aveu très explicite de Max Müller : « La concentration de la pensée, appelée par les Hindous êkâgratâ (ou êkâgrya) est quelque chose qui nous est presque inconnu. Nos esprits sont comme des kaléidoscopes de pensées en mouvement constant ; et fermer nos yeux mentaux à toute autre chose, en nous fixant sur une pensée seulement, est devenu pour la plupart d’entre nous à peu près aussi impossible que de saisir une note musicale sans ses harmoniques. Avec la vie que nous menons aujourd’hui... il est devenu impossible, ou presque impossible, d’arriver jamais à cette intensité de pensée que les Hindous désignaient par êkâgratâ, et dont l’obtention était pour eux la condition indispensable de toute spéculation philosophique et religieuse. » Naturellement, Guénon faisait remarquer qu’il en était toujours ainsi pour les Hindous et qu’il s’agissait en réalité pour ceux-ci, non de spéculation philosophique et religieuse, mais de spéculation métaphysique exclusivement[1]. Nous pouvons remarquer aussi que Max Müller est mort en 1900 et que, vue de 1990, l’incise « avec la vie que nous menons aujourd’hui » a de quoi — hélas ! — nous faire sourire.
Peut-être n’est-il pas non plus entièrement inutile d’attirer spécialement l’attention sur le lien indiqué par René Guénon dans ce texte entre la « concentration de l’attention sur une idée unique » et « le moindre (nous soulignons moindre) travail d’ordre métaphysique » à l’égard duquel cette concentration constitue comme un « exercice préliminaire ». Il en résulte immédiatement que si quelqu’un se révélait incapable de cet exercice, il le serait encore plus « d’entreprendre un travail sérieux et effectif », il ne lui resterait plus alors qu’à « se retirer spontanément »[2], quelque humiliante que cette démarche puisse lui apparaître, bien qu’en réalité, il n’y ait aucune humiliation à être et à se reconnaître celui que l’on est et non un autre. Mais d’où vient le caractère indispensable et irremplaçable de la concentration ? Il procède directement de sa relation à la connaissance ; c’est ce qu’exprime nettement Guénon dans un autre passage : « La réalisation métaphysique consistant essentiellement dans l’identification par la connaissance, tout ce qui n’est pas la connaissance elle-même n’y a qu’une valeur de moyens accessoires ; aussi le Yoga prend-il pour point de départ et moyen fondamental ce qui est appelé êkâgrya, c’est-à-dire la “concentration”. Cette concentration même est... quelque chose de tout à fait étranger à l’esprit occidental, habitué à porter toute son attention sur les choses extérieures et à se disperser dans leur multiplicité indéfiniment changeante ; elle lui est même devenue à peu près impossible, et pourtant elle est la première et la plus importante de toutes les conditions d’une réalisation effective »[3]. Et plus loin encore : « En tout cas, il faut toujours se souvenir que, de tous les moyens préliminaires, la connaissance théorique est le seul vraiment indispensable, et qu’ensuite, dans la réalisation même, c’est la concentration qui importe le plus et de la façon le plus immédiate, car elle est en relation directe avec la connaissance » (c’est nous qui soulignons)[4].
D’autre part, la concentration évoque l’idée de Centre, et, plus précisément encore, celle du passage de la circonférence au centre de la « roue cosmique », ou, en d’autres termes, de la multiplicité à l’unité. « La multiplicité, étant inhérente à la manifestation, et s’accentuant d’autant plus, si l’on peut dire, qu’on descend à des degrés plus inférieurs de celle-ci, éloigne donc nécessairement du non-manifesté ; aussi l’être qui veut se mettre en communication avec le Principe doit-il avant tout faire l’unité en lui-même, autant qu’il est possible, par l’harmonisation et l’équilibre de tous ses éléments, et il doit aussi, en même temps, s’isoler de toute multiplicité extérieure à lui... La solitude, en tant qu’elle s’oppose à la multiplicité et qu’elle coïncide avec une certaine unité, est essentiellement concentration ; et l’on sait quelle importance est donnée effectivement à la concentration, par toute les doctrines traditionnelles sans exception, en tant que moyen et condition indispensable de toute réalisation. »[5]
On voit quelle différence, et même quelle opposition, il y a entre l’être qui s’exerce effectivement à la concentration et ceux, auxquels nous faisions allusion en commençant, qui se contentent d’une étude extérieure de la doctrine traditionnelle à la façon des philosophes ; « Les philosophes se perdent dans leurs spéculations, les sophistes dans leurs distinctions, les chercheurs dans leurs investigations. Tous ces hommes sont captifs dans les limites de l’espace, aveuglés par les êtres particuliers. »[6]
Une conséquence sur laquelle nous voudrions attirer l’attention parce qu’elle risque d’échapper à beaucoup, aujourd’hui surtout où les individualités ont tendance à s’affirmer de plus en plus, c’est que la concentration dont nous parlons suppose et implique l’effacement du moi. Assurément, cet effacement ne peut être encore que relatif chez celui qui s’exerce à la concentration ; il n’en doit pas moins toujours être lié à celle-ci et devenir d’autant plus total que l’être approche du centre, conformément à l’image de la « roue des choses ». Lorsqu’il sera effectivement parvenu au « point central », toutes les oppositions auront disparu : « Dans l’état primordial, ces oppositions n’existaient pas. Toutes sont dérivées de la diversification des êtres, et de leurs contacts causés par la giration universelle. Elles cesseraient, si la diversité et le mouvement cessaient. Elles cessent d’emblée d’affecter l’être qui a réduit son moi distinct et son mouvement particulier à presque rien. Cet être n’entre plus en conflit avec aucun être, parce qu’il est établi dans l’infini, effacé dans l’indéfini. Il est parvenu et se tient au point de départ des transformations, point neutre où il n’y a pas de conflits. Par concentration de sa nature, par alimentation de son esprit vital, par rassemblement de toutes ses puissances, il s’est uni au principe de toutes les genèses. Sa nature étant entière, son esprit vital étant intact, aucun être ne saurait l’entamer. »[7]
Pour conclure ces quelques considérations et pour en revenir en même temps à ce que nous écrivions plus haut sur l’insuffisance d’une étude « livresque », citons encore René Guénon : « L’Oriental est à l’abri de cette illusion, trop commune en Occident, qui consiste à croire que tout peut s’apprendre dans les livres, et qui aboutit à mettre la mémoire à la place de l’intelligence ; pour lui, les textes n’ont jamais que la valeur d’un “support”... et leur étude ne peut être que la base d’un développement intellectuel, sans jamais se confondre avec ce développement même ; ceci réduit l’érudition à sa juste valeur, en la plaçant au rang inférieur qui seul lui convient normalement, celui de moyen subordonné et accessoire de la connaissance véritable. »[8]
Dans la tradition chrétienne, l’« effacement du moi » dont nous venons de parler se réalise essentiellement par l’« imitation de Jésus-Christ ». Saint Thomas d’Aquin, en effet, et avec lui la tradition catholique tout entière, enseigne que le Seigneur Jésus est Personne divine et qu’il n’y a pas en Lui de « personne humaine », mais seulement une nature humaine. C’est le mystère de l’« union hypostatique » (du grec hypostasis, « personne »). Il enseigne également que la grâce divine, dite « sanctifiante », méritée aux hommes par l’Incarnation et la mort rédemptrice du Verbe, est participation au mystère de l’union hypostatique, autrement dit que ce que le Seigneur Jésus est par nature, le chrétien, le baptisé, l’est par grâce.
Cela étant admis, nous pouvons dire que la « Paix » du Christ, qu’il a donnée aux hommes (« Je vous donne ma Paix »), n’est autre en réalité que l’absence du sens de « moi ». Cette affirmation, qui n’est « inouïe » qu’en apparence, se présente comme une conséquence immédiatement évidente de la doctrine commune de l’Église pleinement comprise et « assentie ». On voit, cependant, qu’elle déborde très largement, par les perspectives qu’elle ouvre, ce qui est « cru » habituellement et généralement par ceux qui l’envisagent seulement de façon extérieure, c’est-à-dire par l’immense majorité des fidèles.
La Paix véritable, disons-nous, c’est l’absence du sens de « moi ». Il faut bien remarquer que nous disons l’« absence » et non le « rejet ». Il serait en effet contradictoire de parler de rejet du sens de « moi », d’une part, parce que la « réalisation », à quelque degré ou niveau qu’on l’envisage, est toujours intégration et jamais rejet (ce qui est rejeté, ce sont les limites, qui n’ont qu’une existence toute négative), et, d’autre part, parce que le « moi » seul rejette (car il est dans sa nature même d’exclure), et donc qu’il ne peut à la fois être exclu et excluant.
La réalisation est toujours intégration. L’absence du sens de « moi » n’est pas en effet le rejet de quelque chose qui aurait, ou aurait eu une quelconque réalité positive, mais nous serions tenté de dire : au contraire — elle est le résultat du passage (qui n’est pas en réalité un changement) de l’ignorance fatale et invincible, qui est celle de l’homme profane, à la véritable Connaissance, c’est-à-dire à la reconnaissance de ce qui est réellement et a toujours été, mais n’avait jusqu’ici, pour cet homme profane, qu’une existence en quelque sorte négative en raison de la « chute originelle » dont les conséquences affectent toute l’humanité présente, l’aveuglant congénitalement sur ce qui est et la rendant étrangère à la Vérité.
Cet aveuglement est définitif et invincible pour le genre humain tout entier et ne peut que dérouler inexorablement toutes ses conséquences néfastes et redoutables, à moins que l’homme « racheté » en principe par la Croix, ne reçoive c’est-à-dire n’accepte de recevoir — la grâce « sanctifiante », qui est, comme nous le disons plus haut à la suite de saint Thomas, participation à la grâce de l’union hypostatique du Christ.
Cette grâce ou, pour employer l’expression guénonienne, cette « influence spirituelle », est en principe proposée à tous (quoi qu’il en soit du « canal » par lequel elle est divinement transmise et du domaine précis où s’exercera son action), car, pour reprendre les termes d’une déclaration publique du pape Paul VI lors de l’audience générale du 7 janvier 1976, il existe « certains secrets de la miséricorde divine dans lesquels se révèlent d’émouvantes ressources du règne de Dieu ». Il reste toutefois que « si tous sont appelés, peu sont élus » (Mt XXII, 14) et qu’il faut donc s’efforcer d’« entrer par la porte étroite, car étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie » éternelle (Id., VII, 13-14), et « celui qui voudra sauver sa propre vie, la perdra » (Id., XVI, 25), car, en réalité, en prétendant se l’approprier (« Moi, je vis ! »), il l’a déjà perdue, même s’il l’ignore, et c’est pourquoi il est dit encore : « Laisse les morts enterrer leurs morts » (Id., VIII, 22).
Grâce à cette Paix et dans cette Paix que le Seigneur Christ lui a donnée, l’Homme, sa nature originelle retrouvée, ne connaît plus le monde comme extérieur et étranger, tel qu’il lui apparaissait autrefois et qu’il continue d’apparaître à l’homme profane. Pour lui désormais, plus d’extériorité, d’opposition, de séparation, d’altérité. Le cœur dilaté à la mesure de la Connaissance et de l’Amour divins — mesure sans mesure — il ne distingue plus entre un « dedans » et un « dehors », entre « moi » et « les autres ». Plus rien qui soit « sien » (au sens d’une propriété exclusive), mais aussi plus rien qui ne soit « sien ». Il s’est identifié à tous et à chacun, et dès lors, le monde entier lui apparaît comme un simple prolongement de lui-même. Pour lui, mystérieusement, s’est accomplie l’immense demande : « Que tous soient Un ! » (Jn XVII, 21). L’homme profane, au contraire, s’identifie seulement à son propre corps, et c’est là la condition humaine commune de l’homme déchu, conformément à ce qui est écrit au Livre de la Genèse : « Leurs yeux s’ouvrirent, et ils connurent qu’ils étaient nus » (Gen., III, 7). « Leurs yeux s’ouvrirent », c’est-à-dire que le monde leur était devenu extérieur ; et « ils connurent qu’ils étaient nus », c’est-à-dire que leur peau est désormais pour eux la limite de l’être, puis « yhwh les dispersa sur toute la surface de la terre » (Gen., XI, 8), jusqu’à ses extrémités, et le « Centre du monde » demeura fermé jusqu’à ce que tout soit accompli.
Nous faisions remarquer plus haut que seul le métaphysicien pouvait vraiment reconnaître et admettre sans difficulté l’unité et l’identité du Dieu, Père du Seigneur Jésus, tel que nous Le font connaître les Évangiles, et du Principe divin décrit dans la Prima Pars de la Somme Théologique de saint Thomas d’Aquin, alors que cette unité et cette identité échappent forcément à un non-métaphysicien qui ne peut qu’être déconcerté, voire scandalisé devant la juxtaposition de deux aspects de la Divinité qui lui apparaissent contradictoires et incompatibles entre eux. Au mieux, pourra-t-il les accepter l’un et l’autre par la « foi », c’est-à-dire en faisant confiance à l’Église qui n’a pu s’être trompée en mettant saint Thomas au rang de ses docteurs et en en faisant le « doctor communis » (rappelons aussi le titre bien connu de « doctor angelicus »). Sinon, il ne lui restera plus, aveugle parmi d’autres aveugles, qu’à aller s’agréger à la foule de ces chrétiens qu’on appelle « fondamentalistes », lesquels constituent en quelque sorte ce qu’il y a de plus exotériste dans l’exotérisme lui-même[9]. »
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Sam 16 Sep 2017 - 21:01 | |
| J'avais pas vu ton message d'avant, je me contenterai de répondre à ça : - Citation :
- Manvantara , vedenta , brahman , upanishads .. ya plein de termes et de liaison tres compliquer a integrer mais ca foisonne de reflexion et il semble ne pas yavoir de conflit ou de theorie fumeuse issu de je ne sais quel reforme donc cest apaisant
Au contraire, comme l'évoquent certains passages de L'introduction ou de l'article La théorie hindoue des cinq éléments, il y a des écoles considérées comme hétérodoxes et donc comme étant non conformes à l'esprit doctrinal. Aussi, il y a plusieurs point de vue (darshanâs) qui cohabitent au sein de l'hindouisme, sans s'exclure et surtout sans que l'un de ces points de vue ne revendique quelque primauté particulière sur les autres (du moins ça reste très marginal, de même que dans certaines périodes, les Kshatryas ont voulut se substituer aux Brahmanes). Mais franchement lis L'introduction, c'est vraiment un très bon livre (par contre accroche-toi car les termes sanskrits sont assez difficiles à assimiler je trouve) qui, je pense, t'éclairera beaucoup. |
| | | Shotgun
Messages : 5514 Age : 29 Date d'inscription : 26/12/2010
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Ven 22 Sep 2017 - 16:41 | |
| J'ai eu le temps de lire quelques bouquins pendant mon absence même si mes heures de lecture ont été rares. Aperçus sur l'esotérisme islamique et le Taoïsme, très éclairant en particulier sur le rôle des sciences traditionnelles, je le conseille à ceux qui n'auraient aucune connaissance sur le Soufisme ou le Taoïsme car le bouquin est très limpide et concis sur ces sujets; j'ai finis le Règne de la quantité, époustouflant sur tout les points, notamment des chapitres comme "Caïn et Abel" ou "de la sphère au cube" qui font partie des meilleures pages que j'ai lu à ce jour; Hindouisme et Bouddhisme de Coomaraswamy, un des livres les plus brillants qu'il m'ait été donné de lire (et qui rend mieux justice au Bouddhisme que l'Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues), il est absolument indispensable en ce qui concerne la notion de Soi qui est développée très complètement au fil des chapitres, dans toutes ses conséquences et ses implications. J'ai aussi survolé Mani et la tradition Manichéenne de François Decret sans savoir vraiment quoi en penser, beaucoup d'importance donnée à l'aspect historique de la chose, et quant à l'aspect doctrinal, j'ai un peu de mal à imaginer que la doctrine Manichéenne soit irréductiblement et foncièrement dualiste (comme le prétend l'ouvrage), ce qui me parait difficilement imaginable même si c'est peut-être le cas |
| | | Shotgun
Messages : 5514 Age : 29 Date d'inscription : 26/12/2010
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Dim 24 Sep 2017 - 20:41 | |
| - .:: CàmisOle ::. a écrit:
- Sinon, je suis au quart du Livre de la perception de Huxley du coup; vraiment excellent pour le moment: une référence au Bardö Thodol, à Saint Thomas d'Aquin et un très beau passage sur Goethe; beaucoup de références historiques et très documenté. La traduction française rend bien l'esprit de Huxley je pense, c'est très vif et très riche. Le livre me rappelle celui sur la DMT (surtout par le côté expérimental, descriptif et les hypothèses relatives à la schizophrénie énoncées). Bref le livre est très bon pour le moment !
D'ailleurs Shot, si un jour tu repasses par la, cette édition semble être la meilleure du Bardö Thodol (c'est celle à laquelle Huxley fait référence et je l'ai déjà vue mentionnée deux fois auparavant) : https://livre.fnac.com/a1085100/W-Y-Evans-Wentz-Livre-tibetain-grande-liberation Merci bien je garde ça ! Au fait, tu connaîtrais des textes / bouquins qui rendent compte de la place qu'occupent les drogues dans l'initiation traditionnelle ? |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Dim 24 Sep 2017 - 22:28 | |
| Je n'en ai pas la moindre idée non ! Il me semble qu'il en est brièvement question dans un chapitre de L'alchimie de Titus Burckhardt mais je n'ai pas d'autres références à ce sujet. Cela dit, je me suis évidemment déjà posé la question mais je suis globalement méfiant à l'égard des écrits qu'on peut trouver sur cette question, qui ressemblent souvent à une apologie de la drogue sous couvert de spiritualité ou de prétendue "quête de soi".
Il est aussi question du rite du peyotl dans les Tarahumaras d'Artaud évidemment, mais ça a assez peu d'intérêt au final puisqu'il s'agit d'une experience isolée dans un contexte spécial et qui ne traite donc la question que d'un point de vue très particulier (ce qui n'enlève rien à l'intérêt du livre qui doit être pris pour ce qu'il est; savoir, guère plus qu'un récit de voyageur atypique, peut-être moins enclin à certains préjugés que d'autres).
En tout cas, si je tombe sur quelque chose qui me semble digne d'intérêt sur le sujet, je te le ferai savoir ! |
| | | Shotgun
Messages : 5514 Age : 29 Date d'inscription : 26/12/2010
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Dim 1 Oct 2017 - 19:13 | |
| Je vois, merci à toi, je vais me renseigner là-dessus; je me demandais aussi si il existe (probablement) des bouquins exclusivement axés sur les liens traditionnels entre symbolisme et géométrie, j'ai lu quelques trucs là-dessus dans divers livres, évidemment, mais je n'en ai trouvé aucun qui soit concentré "uniquement" sur ce sujet là, si ce n'est le Symbolisme de la croix, mais il est plus ici question d'un symbole géométrique particulier que du symbolisme géométrique en général |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Dim 1 Oct 2017 - 19:56 | |
| Tu as déjà lu La grande Triade je suppose ? Je pense que c'est le livre où il en est le plus question chez Guénon même si c'est évidemment pas un traité strictement géométrique ou autre. Après ce qui est délicat avec les écrits traditionnels dans ce genre de domaines (et c'est vrai aussi pour les traités des grammaires, de mathématiques etc) c'est qu'ils ont souvent, eux aussi, un sens ésotérique et un sens exotérique (voire plusieurs sens exotériques, si on peut dire les choses ainsi), ce qui ne rend pas les choses faciles à traduire en français du coup. Tu peux lire un article comme Le triangle de l'Androgyne et le monosyllabe AUM de Valsân aussi si tu ne l'as pas déjà lu, il est assez riche mais pas facile à lire (pour moi en tout cas) car il y joint le symbolisme alphabétique.
J'avais une liste de scientifiques arabes quelque part mais je la trouve pu là, je vais essayer de chercher ça, il devrait y avoir des géomètres parmi eux haha
Au passage, je glisse ce lien qui contient une bonne partie des numéros des Etudes Traditionnelles :
http://alsimsimah.blogspot.fr/p/blog-page_1.html?m=1
Ps: Je me demande si dans Les principes du calcul infinitésimal, il n'en serait pas question également ! (L'avant-propos donne envie en tout cas : http://esprit-universel.over-blog.com/2014/03/rene-guenon-les-principes-du-calcul-infinitesimal-avant-propos.html ) |
| | | Shotgun
Messages : 5514 Age : 29 Date d'inscription : 26/12/2010
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Mar 3 Oct 2017 - 20:32 | |
| Merci encore; j'ai pas encore lu la Grande Triade (ça ne saurait tarder), par contre j'ai chez moi Les principes du calcul infinitésimal et apparemment il en est effectivement question même si le sujet principal du bouquin n'est pas la Géométrie sacrée. Je vais regarder ces articles, ça à l'air très intéressant, je devrais y trouver beaucoup de choses ! |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Mer 4 Oct 2017 - 18:59 | |
| Yep !
J'ai recu Le symbolisme de la Croix et Les états multiples de l'être aujourd'hui, je vais me les faire ce week-end (enfin au moins un). Je vais essayer de choper La grande triade pour mon anniversaire et Symboles et archétypes de Lings aussi car il a l'air excellent et j'aime bien sa façon d'écrire.
J'avais lu La prière en islam d'Eva de Vitray Meyerovitch sinon mais un peu déçu car l'aspect métaphysique n'est pas du tout abordé alors qu'elle l'évoque dans l'introduction; ceci étant, j'ai quand même appris pas mal de choses donc je regrette pas mon achat mais j'espérais y trouver un contenu analogue à certains passages du Kitab Al Mawqif d'Abd Al Qadir où il est justement question du rapport des différentes prières avec L'Être et le Non -Être. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Sam 7 Oct 2017 - 0:02 | |
| L'illusion de l'instruction, un chapitre du bouquin Suis-je le gardien de mon frère ? d'Ananda K. Coomaraswamy
http://dinul-qayyim.over-blog.com/a.-k.-coomaraswamy-l-illusion-de-l-instruction-2
J'édite pour ajouter ce lien : http://www.maieutique.org/fr/bibliotheque/livres-conseils-lecture
Franchement, je pense qu'il y a de quoi faire. D'ailleurs Shot, tu pourras voir qu'il existe une traduction complète d'un ouvrage d'Ibn Arabî contrairement à ce que je pensais - en l'occurrence les Fusûs al Hikam - par Charles-André Gilis, sous le titre Le livre des chatons des sagesses (je connaissais de nom mais je pensais que c'était simplement une anthologie)
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| | | SansTitre
Messages : 22194 Date d'inscription : 15/10/2009
| Sujet: Re: Vos lectures actuelles Ven 13 Oct 2017 - 0:34 | |
| https://fr.wikisource.org/wiki/Trait%C3%A9_de_la_th%C3%A9ologie_mystique
court texte vraiment excellent |
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| Sujet: Re: Vos lectures actuelles | |
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