Texte qui date de fin Mars
Tu dis qu'le monde est sale : retire ton balai du cul pour le nettoyer,
Fier de n'pas être éduqué, j'manie consonnes et voyelles,
Et jamais j'n'aurais peur d'eux, mais les chiens d'gardes pourront aboyer...
J'ai soif de liberté mais pour l'instant je n'bois que de leur pisse,
J'ai peur de monter trop haut, l'atmosphère manque en orbite...
Si tout était à r'faire je ref'rais tout évidemment
Différemment. J'offrirais l'amour aux amants,
Enlèverais épines douloureuses des roses, man,
Et boirai le lait de jolis yeux en amande...
Tout s'résume à l'amour, le seul salut d'ce monde,
Seul laps de temps qui compte : deux braises qui s'allument quelques secondes,
Mais ces braises-là ne sont pas attisées par les tempêtes,
Si tout était à r'faire ses flammes ne seraient plus celles de l'enfer...
Et à m'la prendre, je m'entête, ma tête, j'n'ai pas le
Matériel pour réparer le monde, son humanité bactérienne,
Et pas de temps à perdre, rien n'sert de faire valser mes pattes arrières,
Du fin fond d'ma tanière, j'décris la clairière : c'n'est pas très net,
Mais j'préfère être ici, que de sucer des bites de patron moi...
Société d'consommation qui consiste à produire du vent,
Pour en nourrir des zéphyrs, qui deviennent très gros du ventre...
J'préfère produire de la matière, que d'être un matériaux,
Le poids des mots, est plus important qu'le leur qui est déjà très haut...
Le lait de la terre mère est frelaté,
Je n'resterais pas en son sein pas envie d'être formaté...
Au format té-lé ; pour m'en tirer j'partirais en Asie,
Trop de remords à enterrer dont j'aim'rais faire l'euthanasie...
Aterré, j'ai irradié le soleil de graves rayons,
De la mine des regrets j'écris l'présent, la pensée comme taille-crayon...
Bac avec mention, des diplômes l'obtention,
Locomotion, promotions : robotisation
Lobotomisation, chacun ici est un martyr à la nation,
Dans le grand bassin j'ai coulé je n'serais pas sauvé par leur natation...
Mes souvenirs écris à la craie au tableau noir
S'effacent, au fil des coups que je reçois, des tartes...
J'm'en balec d'faire des ré-soi moi j'préfère jouer à chat
Aimer sans juger, pas aimer à charge... aimer pour des achats
Le nouvel iphone, pour combler le vide existentiel,
J'dois dire tell'ment d'leur merde, pour leur plaire, j'préfère être aphone
J'ai mis dans l'fiel un petit bout de mon écriture...
Vu qu'il est providentiel, c'est normal que mon récit tue !
Et j'récidive, à chaque occasion,
La prochaine fois que mon âme est prête à sauter du balcon...
Je n'vais pas en vacances, j'ai d'l'école des cours à réviser,
Des cons autour de moi qui m'servent de camarades de la misère...
Mais j'vais pas m'plaindre : j'suis heureux défoncé mais juste app'lez l'17,
ça n'marche pas d'broyer du noir pour que la vie ne soit plus métissée
Ils fument des ters, ils scroient chauds, prolétaires : ils scroient chauds
Mais t'inquiète pas j'suis trop deter faut juste changer deux trois choses
Genre : notre égo, notre débilité, nos pulsions animales,
J'ai tant de phases à débiter que le blues anima...
La culture du travail : une messe-basse d'un commun accord
Les oppresseurs la tendent les opprimés se mettent la corde
J'préfère ne rien branler que d'm'appliquer à branler les autres,
J'n'attend'rais pas qu'la machine infernale vienne me broyer les os
J'n'ai plus rien à faire là, faire du fric n'est pas ma raison d'vivre,
ça nourrit ton égo c'est bien mais frère ton coeur résonne en caissons vides
T'as les bourses pleines, dans tous les sens, mais l'dos courbé, donc soulève-toi,
j'm'en bat les couilles de tes grosses chaînes r'met la gourmette du tout départ...
" Non serviam " ! j'suis lucifer si l'monde est ainsi fait,
P'tête qu'assis, fermes, ils se lèv'ront... au premier coup d'sifflet
Ouais, ici-bas, la lucidité ça t'met hors-système
J'peux pas fermer ma gueule, m'faire tout petit : j'vois trop d'énormités
Mon bon sens me joue des tours : ma vie s'déroule à contre-courant,
J'écoute cqu'ils me disent tous les jours, en redoutant celui où tout rentre...
