PS : Je me suis pas relu donc si ça coince dis-moi
Bon depuis le temps que j'ai écouté la chose, je te dois bien ça.
Premièrement le projet est plus carré que le premier, dans l'univers, tout est mieux maîtrisé, que ce soit dans les ambiances ou dans la partie Rap en elle même. Parenthèse : j'avais vraiment apprécié l'interlude a cappela à l'époque qui était le moment fort du projet, bref.
Le truc qui est vraiment sympa, c'est que à t'as pas essayé, consciemment ou inconsciemment, de faire le premier projet en mieux. T'as écouté de nouveaux sons, t'as eu de nouvelles inspirations, de nouvelles idées, et tu nous le montre. Dès le premier morceaux d'ailleurs.
Priorité me rappelle, que ce soit au niveau de la structure, le thème et même l'ambiance (voire même tes intonations), les morceaux de rap français d'une certaine époque qui n'existe plus et qui sont oublié. Après ça reste du Wass, mais le concept est semblable. Ça fait plaisir de réécouter ce genre de morceaux, le morceaux illustre bien ce qu'on va trouver par la suite, il fait office de point de repères. Le concept "j'veux un paradis dans mon enfer", mis en avant tout au long du projet, est introduit dès le début. Et là, on capte que tu prends plus de recul maintenant dans ton son qu'auparavant.
Le fast flow pour moi, c'est le fatal, déjà ça me parle pas plus que ça. Parce qu'on en entends beaucoup, mais très peu sont bon. Et c'est très léger à ce niveau là pour moi, mais le morceaux a quand même quelque chose.
Les divers interludes, d'ailleurs un présent juste après ce morceau, impact bien sur la couleur du projet, sur les idées propagés, pour moi elles mènent toutes à l'interlude du morceau éponyme.
L'ombre Du Mal, appuis la couleur annoncé par le premier morceau, c'est sombre, mais tellement en adéquation avec tout ce qui a été annoncé. Le flow est intéressant, le texte est sombre, quelques images et références très propre à tout l'univers qui sera à découvrir. (Rien que cité Kemi Séba c'est un fort message lol). En revanche, ici on n'est plus la description contrairement à Priorité, on est rentré dans ton monde que tu nous avait fait la visite. Les lieux sont décris, la pensées, les émotions, les sentiments sont lisibles, on rentre dans ton quotidien. Les backs décalés sont pas tous bien géré, fort, peut être trop léger, et parfois de fausses notes (défaut majeur du projets d'ailleurs). Belle punchline quand tu compares le bien (Dieu) et le mal (Satan) à un match de basket, belle manière d'illustrer le combat qui coexiste.
S'en suit C'est La Vie, toujours sombre, la présence de ton pote amène, pas le soutien mais pour moi montre bien la présence du "Peer pressure". L'ambiance entre amis, pouvant être aussi néfaste que bonne, et là on est dans la rue. C'est violent, c'est la haine, partagé entre mec de block qui est craché. Pas forcément moins réfléchis, mais c'est moins nuancé, plus simplet, plus frappant, plus drôle. Une bande qui crache, sans forcément réfléchir, sans avoir d'arrière pensée, le but est seulement d'impacté. D'où le titre, c'est à la fois léger, mais c'est irréfutable. Les prises de voix surtout au refrain et à l'intro de ton couplet ne sont pas très géré. L'auto-tune est pas bien utilisé à dire vrai. Ton pote à une voix particulière pas utilisé de la manière la plus efficace. Mais les textes ont été fait comme ils auraient du, crade, sans filtrage. Le titre parle de lui même.
On arrive à Fanny Neguesha. L'interlude/l'intro est semblable à ce que Joke pourrait faire sur pas mal de point. On change d'ambiance, on parle de femme, c'était déjà annoncé "J'peux t'parler d'rue, de tass et d'drogues" donc c'était un du. C'est tout de suite plus doux, mais l'univers reste bien le même on retrouve encore tes codes. La manière dont tu parlais de femmes dans C'est La Vie prends écho ici "Madame se fait troncher par le plombier pendant que vous êtes au bureau, et ça c'est la vie" ou "Tu lui as offert des fleurs et des bijoux comme si c'était ta femme.. Mais nan c'est ta bitch".. Ici il est bien question de "bitch", la référence de Gynéco le justifie dès les premières secondes (qui m'a énormément fait rire soit dit-en-passant). A vrai dire même le titre le laisse plus ou moins supposé. Comme dit plutôt, il y des fausses notes, et là beaucoup. Ce qui rend l'intro, qui était super bien pensé de la référence aux names-drops en mettant en avant les atouts de chacune, difficilement audible. Dommage.. La deuxième partie intervient, la prod change, ambiance semblable, cependant moins mignonne, moins intime. Ici aussi fausse notes sur "Fanny Neguesha", ça fragilise le refrain et le morceau en prends un coup. A dire vrai c'est bien le seul morceau où tu sembles ailleurs, loin de soucis de la vies de rues, des soucis de banlieues. Fanny Neguesha prend le rôle de fantasme, de désir sexuel, te permettant dans prendre les choses à la légère, de t'amuser et de profiter. C'était la note douce du projet. (Franceska Jaimes ? C'est bien elle dont tu parles ?)
Interlude à la fin de la chanson, retour de la première instrumental, beaucoup plus de dérision dans la voix, les propos tenus, moins d'implications juste... La dernière phrase, "Vous êtes des self-made et ça j'respecte". Self-made = Hustle, user de quelconque moyen pour s'en sortir, ce thème va finir par apparaître par la suite. La débrouille pour s'en sortir, pour vivre. Preuve le morceaux qui s'en suit.
Nous, le refrain parle de lui même, un mental, une envie "La quête de l'argent nous met souvent à terre mais on persévère". L'objectif de vie est de s'en sortir qu'importe le moyen, la difficulté de l'environnement s'oppose au but visé, si bien imagé à travers "Sous les effets certains se sont retirés comme le toit de la Mercedes". De nombreuses phrases appuient l'idées, et on se retrouve totalement à "la recherche du paradis dans mon enfer". Concept introduit à travers l'interlude de fin du morceaux précédant. Nous, c'est un mental basé sur des codes propre à un environnement. Le thème, l'idée, le concept est appuyé par Caillasse. On retrouve l'envie de s'enrichir, le communautarisme, les marques. Si dans Nous, tu avances que l'atteinte de l'objectif vous permettra de vous en sortir, ici l'atteinte te permettra de vivre plus profitable, plus simple, plus distractif. Forcément tu cherches à te distraire on retrouve référence au sexe mais aussi boîte de nuit, de la drogue.
L'ambiance s'assombrit avec Porter Aux Nues, un sample de Jhene Aiko qui porte l'ambiance. L'écrit est instictif, on retrouve la violence si présente au début. Cette fois-ci, on ne se limite plus à parler d'armes et de manière de pensée, cette fois on souhaite la mort et on la glorifie "A la fin je danserai sur vos tombes sur un morceau de Michael". L'ambiance est froide, la voix de Jhené Aiko est mélancolique, ton timbre de voix est presque, sur certain moment, sanglotant. Un morceau sans refrain, qui n'en méritant pas réellement en vrai, un style libre, deux long couplets torturés. Un son purement rap sans maquillage.
Mourir Riche rejoint lyricalement Nous et Caillasse, et musicalement Fanny Neguesha. Donc on retrouve les fausses notes... Sauf que là, il y en a énormément, à vrai dire partout. L'auto-tune est mal géré, ta voix tremble énormément et fait un effet très peu agréable avec l'auto-tune. L'ambiance est plus légère mais le morceau est difficilement audible. Néanmoins l'outro pitché est bien fait, et plutôt bien maîtrisé.
Fils De Pute, la violence est toujours là. L'ambiance particulière, la plus particulière du projet. On retrouve un certain néanmoins un certain lien avec C'est La Vie, notamment dans la manière que le texte est retranscrit. Le refrain est simple, vulgaire, volontairement repoussant. L'univers est sombre, un égo-trip sans en être un. Le plus vrai freestyle de morceau du projet, sans thème, où retrouve néanmoins les codes présentés plus tôt, de l'anglicisme "Quand ça part faut qu'tu bounce dure", le sexe et les sorties nocturnes comme principale distraction, la haine et la violence "Le genre de négro déter, dansant sur ta carcasse après t'avoir buter net", le name-dropping "Bruce Jenner". L'outro n'est pas bien géré, notamment à cause de l'utilisation de l'auto-tune non maîtrisé.
Selon moi, on arrive au moment fort du projet, on a J'Adore La France et Instinct Émotionnelle, qui selon moi sont de morceau qui se poursuivent. Le premier est triste, plein d'espoir, ironique et beau d'un certain angle. Autant le titre, autant le personnage peuvent se montrer contradictoire aux propos revendiqué dans le morceaux. Mais ironiquement c'est une très belle représentation de la France actuellement. La phrase "J'aime pas le gouvernement je lui crache à la gueule le plus crade de mes mollards" est pour moi la meilleur manière de lui déclaré ton amour. Un amour fait de haine et de sombreur, un amour jaloux parce que pas réciproque. Dans le morceaux tu dépeints la manière dans la manière dont le pays t'ignore et la manière dont cela t'affectes "Militant ou pas, sentiment méritant parce qu'ils ont les pieds et le dos contre le ciment". Le refrain est très bien écrit, plein de dérision, le gimmick "J'adore la France" est très efficace, l'intonation et l'effet choisi sont bon. Malheureusement ton refrain manque d'harmonie sur la première partie ou la piste de la voix grave aurait du être plus basse. Émotionnellement c'est fort et donc c'est bon. L'émotion se poursuit avec le morceau qui suit. Qui pour moi est le meilleur du projet. Je ne pense pas que ce morceaux devrait être détaillé, il faut simplement l'écouter. Le texte est beau, c'est le morceaux où le torturé se vide complètement. On sent que tu lâches du lest sur ce morceaux. S'en suit l'interlude, qui reprends tout ce qui a pu être dit dans le projet, pour enfin le mettre en énergie positif. Sur le sample de "All The Things You Are" de Charlie Parker. Le projet était sombre jusque là et se baignant avec complaisance à l'intérieur. Bien que l'idée de créer un paradis apparaissait ici et là. A travers ces deux morceaux, où tu dépeints clairement ton enfer, tu as l'air de t'en défaire et l'interlude le justifie. Là l'objectif et de faire son enfer un paradis, et non plus un tremplin pour l'obtenir. Tu as vu tes démons, et par la lumière (la vue si t'as pas suivi la métaphore) tu les élimines. Tu l'exprimes plus simplement mais aussi profondément dans le morceau"Souvent obsédé par les ronds car la guerre a bien un air/La paix on l'a espéré bien plus qu'on a tenté de la faire". L'interlude est longue, l'autre moitié du morceau, mais belle et riche. Chaque interlude nous rapprochait de plus en plus de toi, et celle-ci est la conclusion et l’apothéose d'elle toutes. Tu nous parles de ton cousin, détail aussi futile qu'important. Tu nous emmènes dans tes réflexions à travers tes exemples, tes expériences. Et ta voix dans le fond qui back de simple "La vérité, Hun Hun, Ouais, ou de rire etc". Délire schyzo mais dans lesquels on te voit à nue, dans tes délires. Tu exprimes tout le projet à travers cette interlude et ces morceaux. L'émotion atteint son pique à ce moment, un beau message dans lequel on se sent vraiment proche de toi.
Après ça, on retourne dans ton quotidien, la suite des morceaux sont plus libre que tout ce qu'on a pu entendre. Vide-Le Sac est léger, le thème est simple, faisant écho à ce qui a pu être dis plus tôt, "Mourir Riche" en autre. Un morceau qui se fait fortement obscurcir par les morceaux précédents. CFVRF est égo-trip, ambiançant, ce "Ces fragiles vont rien faire" sonne comme s'il venait d'être traduit tout de suite d'un morceau américain. Le son est simple, entraînant, quelque backs bien placés notamment les "toi" sur le dernier couplet. Rare sont les morceaux français dans ce type d'ambiance qui sonne bon. Les couplets sont bons, parfois drôle. Le refrain glisse bien, et est entêtant.
Favelas, sample d'Outkast. L'idée du morceau est très bonne, le flow chantonnant mais il faudrait une certaine maîtrise de la voix pour pouvoir cela. Quelques fausses notes, dommage le refrain était bien amener. Les couplets raps manques d'une certaine justesse, la folie est déjà là mais une fragilité qui l'empêche d'être juger comme il le devrait. Morceau ayant un fort potentiel, dommage.
Sans Paraître est un morceau qui se lie avec ce qu'on a pu écouté plus tôt, avec la réelle recherche d'un Paradis et l'oublie de l'enfer côtoyé. La fragilité de la voix et la mauvaise gestion de l'Auto-tune est très fatal. Car le morceau se veut émotionnelle, il a le mérite de vouloir partagé mais il a bien du mal à cause de ses défauts majeures.
En soit, j'ai beaucoup moins accroché la dernière partie du projet qui se veut beaucoup plus fragile tout en se voulant plus large, avec des essaie d'ambiance et de concept. L'ennuie est que tout cela intervient après un moment très fort, donc il est difficile de s'attarder pleinement dessus, puisque le tout se montre parfois plus simplet, et en somme moins riche. Je pense que tu auras compris qu'elles sont mes morceaux préférés. Je ne t'ai pas fait comme les autres des avis sur chacun des morceaux parce que je pense que ça n'a pas de sens. Ces projets, j'ai étudié ça par rapport à ce que chaque pièce apporté dans le puzzle. C'est ainsi que j'écoute un album. Le bordel est consistant, mais ta qualité est quand même un fardeau, beaucoup moins qu'au premier projet, certes. Mais tu mérites mieux, et crois-moi, avec une meilleure qualité toi même tu te repères mieux sur ce que tu veux faire en comment tu veux le faire. Tu as des backs et des balances mal géré, des phases, des couplets qui mériterait d'être doublé, d'autres harmonisé. Et je pense que doublé voire triplé tes partie chantés ne ferait pas de mal au rendu au contraire. Y a pas mal d'essais, de concept cherché, et le tout est tout de même très intéressant. C'est un projet que je peux écouté plusieurs fois malgré ces petits défaut ici et là, ça fait aussi son charme. Bref, force à toi et continue à taffer. Surtout le mix, et la manière dont tu veux faire sonner tout ça, c'est surtout là où ça pèche. Taffes ça et je pense que tu n'auras plus rien à envier. T'as du talent, ne le laisse pas pourrir.
#Puissance
