Week-end de bringue un peu guindée dans le haut Médoc.
Complèt’ment déglinguée, dingue d’aller au château sans mes médocs.
C’était con d’penser que j’allais pouvoir gérer sans.
J’ai compensé alléluia comme dans True Blood avec du synthétique sang.
Le magnum de rouge comme substitut aux anxiolytiques.
J’ai pas décompensé, le vin et ses vertus m’ont fixée à la chaise. Electrique,
J’ai pourtant pas dansé, malgré l’ambiance et les invitations.
J’étais dans mes pensées, j’voyais la piste en lévitation.
C’était pas sensé, j’étais pas censée me mettre une mine à ce mariage.
J’me sentais pas à ma place, comme coincée dans un marécage.
Est-ce que l’bonheur des autres me rend à ce point triste ?
Est-ce qu’j’rêve d’mon heure ? A d’autres. En fait, j’suis qu’une égoïste.
Incapable d’avoir des relations sociales normales.
Vissée à ma table, je n’ai qu’visé ma bouche en levant mon coude, banal.
J’suis pas sortable, greffée à mon téléphone portable.
J’ai regardé l’temps passer, puis plus de batt’rie mais pas d’cable.
J’ai pas pété mon fusible, j’suis restée sage en regardant l’monde autour.
J’sais pas m’amuser, j’suis risible, une belle image qui n’a pas fait de discours
En l’honneur des mariés. Ma corde sensible a pourtant vibré.
Pendue aux lèvres du mari et de ses mots pour mon amie adorée.
C’était beau, c’était pur, c’était fluide.
Moi j’ai tout faux, je suis dure et je pense parfois suicide.
P’t’être qu’être à deux rend la vie douce et supportable.
Mais pour faire une paire, faudrait qu’j’sois stable et affable.
Affamée d’amour, mais assoiffée de pouvoir.
J’serai la femme de personne, tellement j’ai la flemme de m’voir
En face, dans la glace, complexes gravés dans la peau.
Je suis à fleur de peau et pas nette sous mon chapeau.
Bonne chance pour que je fasse confiance.
Qui pour fleurir ma tombe quand ce s’ra ma dernière danse ?