Quand on m'a dit d'faire tourner l'join.. j'ai passé l'temps.

J'n'ai pas l'âme en paix, mes traits d'esprit sont des lignes de front
Esquisse de l'ombre, j'déssine le monde quand le soleil s'est absenté
J'préfère l'obscur, les pensées ternes sont-elles censées plaire ?
On me traite d'ordure car mes idées naissent dans l'ébène*

Chienne de vie, je sais m'ret'nir moi j'tiens mes larmes en laisse
Les drames s'enchaînent, j'm'évade sans peine lorsque le verre se vide
Egaré dans les brumes, voie d'fait et droit chemin semblent parallèles
On m'voit courant à ma perte.. j'veux juste rattraper l'temps perdu

Une vie fictive, la tête dans les nuages à en avoir l'iris livide
De tristes litiges, lorsqu'entre le ciel et moi le vide s'immisce
Pleut dès l'matin, si l'temps est menaçant j'crains ses revers d'la main
Encore la mer.. à force d'échouer j'dois avoir les deux pieds marin

J'bifurque dans l'ombre avant l'bout du tunnel quand la faux m'descend là
Que des entraves, dur de porter une camisole formée d'tissus d'mensonges
Gare à l'eau qui dort, j'gratte sans but mais mon dessein est polychrome
Ma détresse s'accentue, j'vais droit dans l'mur avant qu'la mort s'y colle

J'trouve pas d'fil conducteur, juste des prises de conscience
Vivre peu longtemps est un souci pour ceux qui ont vu l'heure
Au ciel nous irons tous, donc si la fin arrive j'préfère attendre
Content que votre vie suive son cours, moi j'gratte en permanence

A minuit douze coups durs, le temps passe mais on est d'jà tous foutus
Alors on tisse des liens, c'est pour apprendre à rester bouche cousue