Bon, voilà je me lance, voici mon premier texte susceptible d'être rappé, avec deux 16 et un petit refrain (j'ai plus l'habitude d'écrire du slam ou de la poésie). Au passage, le titre est directement inspiré de la pièce de théâtre éponyme de Beckett.
Si je noircis le papier avec le marchand de sable en featuring
C'est pour éviter de remplacer mes lyrics par des front kick
Mes efforts ont rarement porté leurs fruits
Trop souvent j'ai accusé le regard d'autrui
Petit, mes potes allaient au collège avec déjà une salle mine
Les agendas remplis de graff et le taille crayon de cannabis
Blacks, Blancs, Beurs arrosent le paysage urbain de leur hémoglobine
Mais chantent ensemble pour un France-Brésil, dis moi à quoi ça rime
Les trafics illicites jouent les courants forts de certaines dérives
Un tas de cadavres anonymes remplit ce monde en pleine déprime
Des familles étanchent leur soif dans les larmes des crocodiles
Tandis qu'une balle aveugle traverse une poitrine juvénile
Notre mémoire est hantée par les fantômes d'un empire
Dont la soif d'argent nous rappelle à l'état de vampire
Les yeux préfèrent la vue de leur nombril à la réalité véridique
Et la quête du pouvoir nous initie à la science de l'illogique
Condamnés nous sommes telle la grenade dénudée de sa goupille
Le braquage du destin reste la seule clé des passions assouvies
La névrose générationnelle écorchent nos nerfs à vif
Nébuleuse est la galaxie des dealers qui t’aguichent
Mes yeux ivres confondent feux rouges et éclipses
La nostalgie établit le rapport de mes cicatrices
Quand la nature meure d'un cancer issu de notre matrice
Même le chapelet brûle sur mon corps tatoué de vices
Le rang de légende devient la seule bouée de sauvetage possible
Quand ces âmes veulent échapper aux limbes de l'oubli
Quoi de mieux que le beat de Mobb Deep pour suivre ma poésie
Canon scié pour mieux briser les branches de l'étoile prodige
Si le crépuscule des valeurs éclaire nos derniers vestiges
Alors je chanterai les mots qui redonnent espoir sur les lointaines rives
Ma plume incendiaire brûlera leurs frontières hérissées de missiles
Mais dans l'ombre de la victoire se verse le sang des victimes
Quand la lumière de l'espoir enfile le maillot du crime
La musique court sans relâche après le temps qui défile
Nos vies saignent à force de valser avec les étoiles qui filent
Seule la poudre magique m'enlève ainsi vers l'infini
Devant l’abîme j'oublie que la partie est bientôt finie