Nicolas Anelka est sorti de son silence et s'est exprimé sur le désastre des bleus en Afrique du Sud pour Francesoir.fr, voici l'intégralité de l'article:
Il se repose sous le soleil de Bali, entouré de sa femme et de ses deux fils. Nicolas Anelka reprendra l’entraînement avec Chelsea d’ici une quinzaine de jours. L’attaquant des Blues, auteur du doublé Coupe-championnat, a prolongé son contrat jusqu’en 2012, dans la foulée de son exclusion de l’équipe de France durant le Mondial. Son unique Coupe du monde n’est évidemment pas digérée. Son insulte à l’égard du sélectionneur à la mi-temps du match contre le Mexique a précipité l’implosion des Bleus. Et sans doute signifié que sa 69e sélection était la dernière.
Depuis qu’il a quitté l’hôtel Pezula de Knysna et l’Afrique du Sud, viré des Bleus par la FFF, il ne s’est pas exprimé. Hormis sur le site de Chelsea, afin de confier son bonheur d’être à Londres, couvé par Carlo Ancelotti, un coach qui voulait déjà l’engager à la Juventus quand il sévissait au Real Madrid. Un homme, aussi, qui a remporté la Ligue des champions comme joueur et entraîneur. Une légitimité dont n’a jamais pu se targuer Raymond Domenech.
Pour France-Soir, le buteur de 31 ans a choisi de rompre le silence. Pas encore pour rétablir sa vérité ni pour rectifier l’insulte adressée dans l’intimité du vestiaire au sélectionneur et qui, jure-t-il, n’est pas celle publiée dans L’Equipe. Non, ce qui incite aujourd’hui Anelka à prendre la parole, c’est la confession de Jérémy Toulalan dans Le Journal du Dimanche (*).
Catalogué à l’instar de Gourcuff, Lloris ou Sagna comme un suiveur, le milieu de Lyon admettait être directement à l’origine de la lettre lue par Domenech tandis que le groupe campait dans le bus après avoir fait la grève de l’entraînement, en désaccord avec la manière dont Anelka avait été prié de rentrer chez lui sans pouvoir s’expliquer.
« Il faut une forme de courage et un gros mental à Jérémy pour assumer cela. Je suis fier d’avoir joué avec lui et avec toute l’équipe de France, soutient Anelka. Jérémy est un joueur de caractère. Il l’avait prouvé en critiquant France 98, il vient à nouveau de le démontrer. Tout le monde, je dis bien tout le monde, était solidaire. Marc Planus vient à son tour de le reconnaître. Dans cette affaire de mutinerie, tout et son contraire a été dit. S’il y avait des joueurs qui voulaient s’entraîner, qu’ils parlent maintenant. Mais je suis certain à 100 % que personne ne le fera. » Rechignant à en dévoiler davantage, il consent juste à dire ceci : "Si ce n’était pas par moi que tout s’était précipité, cela serait arrivé par quelqu’un d’autre. Ça devait exploser."
Anelka est en revanche plus disert pour tailler Bixente Lizazaru. Il reproche à l’ancien champion du monde, reconverti en consultant à succès (TF1, RTL, L’Equipe), ses critiques permanentes à l’égard des Bleus. Et notamment d’avoir assaisonné Toulalan après qu’il eut révélé son implication dans la mutinerie. "Lorsqu’on a été joueur, il faut une forme de respect. Lizarazu, c’est qui ? Parce que lorsqu’il parle et qu’on l’écoute, on a l’impression d’entendre une légende vivante. En réalité, c’est juste un ancien joueur en manque de reconnaissance, frustré de la reconversion réussie de ses potes girondins Zidane et Dugarry", analyse Anelka, qui a remporté l’Euro 2000 avec le Basque.
Remonté, il enchaîne : "Lizarazu, tout ce qu’il a trouvé comme reconversion, c’est le torpillage. Mais ça, la terre entière sait le faire… A-t-il oublié qu’il était à la Coupe du monde 2002 ? Les Bleus, malgré les meilleurs buteurs du championnat d’Angleterre, de France et d’Italie, avaient été éliminés au premier tour sans marquer. Je n’avais pas été retenu dans la liste mais je m’étais abstenu de tout commentaire. Jamais je ne me serai permis de tailler ainsi. Lizarazu a aussi passé trois mois à l’Olympique de Marseille catastrophiques. Alors qu’il arrête de parler de respect parce qu’on a tous en mémoire la gifle adressée à son capitaine au Bayern Munich, durant un entraînement. La scène avait été filmée par un supporteur…"
(*) Toulalan déclarait notamment ceci : "On a eu une discussion le samedi soir : personne ne s’est manifesté. Donc oui, tout le monde était d’accord. Peut-être que certains n’ont pas osé… Moi-même, j’ai d’énormes regrets. […] Je ne suis pas fier de ce qui s’est passé, mais j’assume. On était tous dedans. Celui qui dit le contraire est un menteur. Mais il n’y a pas de meneurs et de suiveurs. De gentils et de méchants. On est tous responsables à partir du moment où personne n’a rien dit. On n’a juste pas mesuré l’impact que ça allait avoir."
Vous croyez qu'c'était fini ? Et non ca vient a peine de commencer !