Chienne de vie


Tout seul, dans son coin, un homme en pleur se meurt...
Saoul, plein de crasse sur les mains, son vin a meilleur odeur
La solitude sur lui s’est abattu,
Son seul lit depuis c’est la rue…
Des passants lui ont donné un peu d’argent
Un billet lui permet de tuer le temps...
De s'acheter de quoi oublier ses tracas, en buvant,
Ou des clopes qui comme ses rêves partent en fumant
Dans sa vie marécageuse, il rôde dehors à n’importe quelle heure
La faucheuse lui a t’elle jetté un sort pour briser son honneur ?
Le désespoir est visible dans son regard hagard
Mis à l'écart, ce clochard s’endort sur un trottoir
Les habits remplis de poussière, en crachant ses glaires,
Il s’aperçoit que son cauchemar n’a rien d’éphémère...
Ruiné, sa petite amie l’a lâchement abandonné
Lui qui pourtant était prêt à tout lui donner
Cupidon a dû mal visé, sa flèche l’a certainement touché au mauvais endroit...
Il est accroupi sur ses cartons, en train de se moucher par ce temps qu'effroi
Son repas est un bout de pain, pas de quoi remplir son estomac
C’est pourtant un être humain que beaucoup n’approchent pas...
En se regardant dans une vitrine, il s'effraie... C'est son reflet,
En effet, devant les enfants il se débine pour mieux renifler;
Aujourd’hui c’est dimanche, prêt à squatter le marché,
A faire la manche, mais la chance s’est arraché...
Pourtant... Un soir d’été, un ange lui tendit ses bras
Pendant qu’il dormait, un voyou le vit et le braqua
Tel un croco qui se jette pour dévorer sa proie,
Le clodo subit des coups de couteaux dans le froid...
Des hurlements raisonnent dans cette ruelle que son agresseur scelle
Cruels sont les gens considérant que sa vie équivaut à une bagatelle
Il a beau crié "au secours !", personne le voit, ne l'entend, n’accourt
A croire que ce monde est sourd, pas un chat, vraiment rien autour...
Cette bête assoiffé d’argent s’empara de ces 10 euros,
Cela valait il vraiment le coup de lui faire la peau ?
Lui qui aimait tant se noyait dans l’alcool, avec son esprit frivole
Ne pensez pas qu’il se baignerait dans son sang qui coule sur le sol...
Le démon avait décidé qu’il serait le prochain sur sa liste
Un homme assasiné par un vaux-rien, putain, ça m’attriste...
Son agresseur à l'apparence discrète s’enfuit, son damné vit un calvaire
Le ciel en pleur s’obscurcit, une tempête s’abat accompagné d’éclair,
Allongé par-terre, la lumière que renvoie sur son visage les réverbaires
Lui font prendre conscience que son cauchemar n’a rien d’éphémère...

Si tu prétends venir de la rue quand tu joues au dur,
Prends sa place et échange ton lit contre sa couverture.