Allez mon prems..je vais faire du premier jet...
Trop de gens, inconscient, pensaient trouver ici,
Quelque chose semblant à une vie au paradis,
Eldorado européen, où les enfants n’ont pas faim,
Où la liberté est gratuite et où les gens s’habillent bien,
Donc Gibraltar sur une barque, près de requins affamés,
Dans la nuit, à plus de 20 sur même pas 8m²,
Et des passeurs, vendeurs de rêves, les tabassent et les volent,
Quand il s’agit de mecs, car pour les femmes, oui, ils les violent,
R : Ce sera toujours mieux ailleurs, car rien ne va ici,
Et les frontières fermées leur font tellement risquer leur vie,
Les rêves n’ont pas de frontières, et pas non plus de douaniers,
Pour les sortir de la misère dont ils sont les prisonniers,
(X2)
Jolie entrée au paradis, ou doit-on dire en enfer (?)
Mais ils gardent tous la tête haute, pour faire signifier qu’ils sont fières (!),
Certains meurent sur le trajet, d’autres prient pour rester vivant,
Ramener leurs enfants, et les sauver d’leur vie d’avant,
Arrivés en Europe, ils ne sont plus qu’une p’tite douzaine,
Et quand ils voient les garde-côtes, y a pas de quoi rester zen,
Des gars vêtus comme des SWAT, pour stopper quelques pauv’ gens,
Sans armes, éprouvés par le voyage, la faim, et le temps,
Refrain
Pour ceux qui se sont échappés, la vie peut bien commencer,
Bien sûr en tant que sans-papiers, où loger et quoi manger (?),
Ils vont bien suivre les autres, mendier, puisqu’ils n’ont plus un sou,
Accompagner les SDF, se foirer, et être saoul,
Et un jour avec d’autres débarqués ils feront la fil,
S’exprimer, bien tout raconter, demander le droit d’asile,
Beaucoup seront priés de quitter le pays, partir,
Beaucoup se suicideront, fuiront, pour éviter le pire,
Refrain
Pour ceux qui s’en sont sorti, la vie peut bien commencer,
Bien sûr en tant qu’immigré, où bosser, à qui parler ?,
Ils vont bien suivre les autres, tenter d’chercher un p’tit job,
Ramener la famille, les enfants, soigner le p’tit Yacob,
Les gosses feront des études, ils côtoieront des Catherine,
Des Georges et des Emiles qui, comme leurs vieux, feront médecine,
Tenteront d’entrer dans ce groupe car ils ont la même ambition,
Ignorant qu’ils sont trop sombre, n’ont pas la même religion,
(Échec, incompréhension,…et quelques années plus taaard…)
La haine, dans les citées, et des voitures qui crament le soir,
Le p’tit Yacob est dev’nu grand, et crache sur le trottoir,
« Nique la police, et nique ta mère » sa maxime préférée,
Celle d’un gars qui à 10 ans osait à peine dire « PD »,
Médecine ? Lui en parle pas, il risquerait de rigoler,
Il a arrêté l’école avant de finir l’lycée,
Maintenant il vend de la beda, du shit, et de l’héro,
Pour arrondir les mois de ses parents qui galèrent trop,
Son casier judiciaire fait au moins 3 mega octets,
Ses sœurs le calment, mais il ne veut toujours pas se calmer,
Les flics le traquent pour au moins 2 vols à main armée,
Et son fournisseur veut le tuer car il n’a pas son blé,
Il a sombré dans la délinquance, comme ses autres frères,
S’est-il dit, qu’une fois, que c’était pas c’que voulait son père (?),
Venu par barque sur la mer, un jour froid, une nuit d’hiver,
Priant trouver de l’aut’ côté, le paradis sur terre,
Refrain X2
Commissariat...
- "Prénom ?"
- " Yacob "
- " Nom ? "
- " Ben addou "
- "Hah ! Encore de ces sales arabes. Ça ne m’étonne pas, tiens."
- "Et ça m'étonne pas de vous voir, vous, à votre place"
Bang...
Msss....