Sachez que j'suis pas parmis vous, j'suis du côté du vice
Du haut des monts j'regarde la vue, mais si j'suis triste j'pourrais sauter, tu piges ?
Des fois j'suis sage et souris, des fois ma colère rugit
Mon envie d'vivre a été r'trouvée écrasée au pied d'une cime
Face à la vie j'ai plus d'mystère, raconte l'impossible si tu dis vrai
Débarqué pur du ciel, j'descendrai souillé comme Lucifer
Etudie l'thème, c'que j'trimballe comme transporteur de marbre
Paraît qu'nos coeurs se glacent, moi j'dis qu'c'est juste l'hiver
J'ai des sentiments surinés, des regrets supprimés
J'en ai trop vécu; repasse sur une cicatrice pour me mutiler
Pourquoi m'protéger? En mode berserk j'fais tomber l'bouclier
C'est pour mes oppressés, mes oubliés, mes bousillés
J'représente les anonymes, par la souffrance anoblis
Laisse nous à côté des déchets, on est assortis
Les sentiments qui s'atrophient, le sourire crevassé
On est revenus vivants de la guerre avec des gueules cassées
Des peurs amères, besoin d'se calmer, d'arrêter d'ressasser
Une forte envie d'la galoche quand la mort vient me draguer
Des fois j'entends l'diable ricaner ou l'divin qui siffle
Qui peut témoigner n'avoir vu qu'une seule ligne invisible ?
J'me serais bien passé d'être sensible, la noirceur s'étend vite
Mon sourire sera kabyle sans animus necandi
Si elle reste quand j'ai tombé l'masque j'enlève une autre-sous couche
J'suis dans ma bulle... les yeux humides ? C'est juste un dojutsu
J'suis dans une brillante cécité, mon silence est criant d'vérité
Si j'écoute mon docteur Jekyll j'me dispense d'exister
L'ange de gauche m'a dit faudrait oser, partie d'moi dans ces prolégomènes
En descente vers les enfer, la chaleur rend mes aisselles auréolées
Paradoxal comme un parricide après un Notre-père
J'suis d'une humeur crépusculaire dès que l'aube se lève
Dans la haine en macération, soulignez ma foi, mon abnégation
Si j'ouvre les yeux sur c'que j'suis devenu j'détruis ma création
