Qui suis-je, où vais-je, dans quel état j’erre ?
Je pense donc je suis, ravagée le cul par terre.
Alors j’écris et j’raconte des tranches de vie à l’hôpital.
Je crie et cogne ma sale tronche, comme si j’étais un animal.
Adieu la vie, adieu l’amour comme dans la chanson de Craonne.
C’est bien fini, c’est pour toujours, j’suis qu’une infâme conne.
Laide et stupide, j’traine ma carcasse de maigrichonne.
J’écris que d’la merde, mes strophes sont loin d’être bonnes.
La vie c’est pas comme une boite de chocolats, d’la merde en boite.
Je voudrais y aller, faire péter ces putains d’watts.
Faire taire les voix dans mon cerveau, annihiler les idées noires.
J’me sens rassurée en iso, dans ce putain de placard.
Pourquoi suis-je ici ? Qu’est-ce que j’ai donc fait pour mériter ce sort ?
J’avale des cachets, de l’alcool et je m’endors.
Un sommeil sans rêves, plus besoin de me lever.
Plus besoin de me laver, de sortir, de manger.
Au grand dam des dames, mais elles m’ont sauvées.
Rivée à mon chevet, je sais sur elles pouvoir compter.
40 seresta et 10 xeroquel, un geste impulsif aux conséquences létales.
J’aurais pu y passer, le coup aurait du être fatal.
Pourquoi on m’a pas laissé dormir ?
Pourquoi on m’a pas laissé mourir ?
Hâte de poser mes propos sur le fofo.
Même si mes mauvaises barres sonnent faux.
Jamais je ne me lis à haute voix.
T’façons je sais pas faire entendre ma voix.
Toujours comme ça depuis mon plus jeune âge.
Je suis secrète et mutique, j’étais une enfant bien sage.
J’fais ma crise d’ado à bientôt 30 balais.
Obsolescente adolescence où j’ai trop léché les pieds.