Je suis épuisée, au fond de moi des forces j’dois puiser.
Facile à dire, plus difficile à réaliser.
Une gomme magique pour effacer ma vie de cette réalité.
Forcément ça n’existe pas dans ce monde qui pique, c’est rien qu’une idée.
J’me rends compte que j’perds au change en me martyrisant.
Dur de changer du jour au lend’main, manger puis gerber, ce rituel putréfiant.
J’ai encore gâché mon temps de liberté.
J’me suis encore cachée, bon plan, alitée.
J’ai purifié mes écrits par le feu.
Hachés menu. Les infirmières devraient fermer les yeux.
Je ne veux pas qu’elles lisent, c’est intime.
Elles m’intimident, j’ai pas confiance en leur dream team.
J’suis en mode défiance et je transgresse les règles.
Pas de mots d’alliance en express, j’suis comme un bègue.
Pas d’transparence, j’me sens surveillée.
Mais j’suis assez grande pour sur moi veiller.
Mes deux oreilles sur l’oreiller, je veux dormir.
Un sommeil profond, mais pas assez pour être pire.
J’enchaine les fautes d’orthographe et les lapsus.
J’écris « mort » au lieu de « mot », un peu d’air en plus.
J’écris « fuite » au lieu d’ «faute », je suis en mode évitement.
Toutes les stratégies sont bonnes, 36-15 code « je mens ».
Je n’chante pas à mon entourage que j’suis en hospi complète.
J’suis chiante et j’ai trop honte d’dire que j'traine chez les psys pour des maux dans ma tête.
Dans la stratosphère, j’suis rien qu’une poussière.
Grain de sable dans des rouages en fer, j’ai moins d’courage qu’un ver de terre.
Un lombric de merde dans un monde qui pue.
Allons-y pour la piqure, profondément dans l’cul.