Faire un tri sélectif parmi mes amitiés.
Assez de recycler nos vieilles histoires usées.
Ça nous use, on abuse d’un lien trop distendu.
Un jour ça craque et on s’accuse dans une ambiance tendue.
Changements, mutations, métro boulot dodo.
On évolue mais on rouille, fini le temps des sacs à dos.
J’ai la trouille, faut qu’on s’grouille si on veut rectifier l’tir
Avant qu’l’effilochée ne lâche, et que l’une de nous s’tire.
J’ai rien à dire, le premier pas ne viendra pas de moi.
J’ai beau m’maudire, on n’entendra pas l’son d’ma voix.
Chacune trace sa voie, sa trajectoire de vie.
Et on s’efface les unes les autres, claqu'ment d'doigts sans préavis.
C’est magique, ça marche plus vite dans ce sens là.
J’perds ma clique et je marcherai seule vers l’au-delà.
Tant mieux, tant pis, j’sais pas, j’hésite.
J’évite les routes sinueuses, j’ai besoin qu’on m’assiste.
Prendre une direction franche, marcher droit, faire des choix.
Prendre la parole pour autre chose que tirer les rois.
Elles sont sur un piédestal et moi j’me sens si p’tite.
Elles sont les reines du bonheur et moi du trône du spleen j’hérite.
J’sais plus si j’les aime ou si j’les déteste.
Amitiés à rude épreuve, faut qu’j’les soumette à un test.
Risque de crash, risque de clash, j’suis bien trop lâche pour me confronter.
Mais j’peux être une vraie peau d’vache si elles venaient m’affronter.
Assez de tous ces mensonges et non-dits, elles savent pas le tiers de mes conn’ries.
Quand je plonge dans l’abîme, qu’l’heure est grave, j’n’appelle pas mes amies.
Alors, en sont-elles vraiment ?
Ou est-ce moi qui vis dans l’enfermement ?