Le cocu

Au fond de mon troquet je dégustais un brassin
Pris d’un indéniable hocquet, je chantonnais du brassens
Le patron en bon seigneur, se pencha sur mon malheur
J’lui raconta mon histoire , noyé dans une verre de pinard

Un jour ma femme , par temps d’orage, partis s'refugiée chez le voisin
Devant son charme d’anthropophage, elle lui laissa toucher ses seins
Tonnerre gronda, culotte vola, il me créa mon héritage
Quand elle revint sur mes rivages, la graine avait prit en son sein

Au bord du lit le jour du drame, elle me tendit l’horrible infâme
Ses joues rosées, son corps timide, me firent l’effet d’une escalade
Tenir en main ce malandrin,  loin du faciès de mes communs
J’ai j'té un r'gard à mon aimé et compris qu’elle avait fauté

Pourtant dénué de méchanceté, l’enfant arrivé du péché
Me pris l’index dans un réflexe, je pardonna cette maladresse
Ses petits doigts boudinés, ses yeux pleurant l’obscurité
Il m’attendrit en un instant, me désarmant comme impuissant

Se dessina dans mon esprit, la vue tragique de la tromperie
Tous ces instants se présageant à l’éducation de l’enfant
Ce blondinet fruit du péché qui deviendrait un être aimé
Ce beau rôle de paternité trouvera sa légitimité