J’me suis toujours dit que j’f’rai face à la mort avant mes 30 balais.
J’suis pile dans l’club des 27, qu’attends la faux pour foutre un coup d’balai ?
D’vant ma porte, j’fais le pied d’grue, j’attends qu’elle passe m’envoyer ad patres
Cette pute fait d’autres passes, grouille-toi, viens me prodiguer tes caresses.
Je s’rai docile car j’suis lucide, un délice car j’ai l’dos lisse.
J’suis même passée à confesse, mon âme est prête pour un quart d’heure complice.
J’te rassure si besoin, j’suis pas infectée par l’HIV.
Si tu préfères j’peux mener la danse, prendre l’initiative d’une IMV.
Tu m’montres ton ballet d’faucheuse, ma séductrice insatiable.
Ce bal est mon dernier, l’cadran d’ma montre n’était pas incassable.
Ça y est mon heure a sonné, tu daignes enfin me grimper d’ssus.
Le poids des années me rattrape, et tu t’insinues telle une sangsue.
Tu te pourlèches de mon sang amer, j’espère qu’il ne va pas te faire bé-ger.
Car si mon âme est proprette, mon corps damné pour perpét’ manque d’air
Donc mon fluide est vicié, asphyxié par la privation d’oxygène.
Action ou vérité ? Je ne joue plus, désolée si ça te gêne.
Fais ton œuvre qu’on en finisse, parachève ton travail d’orfèvre.
Mais ma fine chev'lure te chatouille les lèvres et te rends chèvre.
Alors tonds-moi, comme les teutons et ces salauds de collabo.
Et envoie-moi vers Saint-Pierre, direction l’Enfer et ses flambeaux.
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NB : IMV = intoxication médicamenteuse volontaire