Il est « le Ténébreux – le Veuf – l’Inconsolé »
Paladin pédalant dans des dédales douloureux et laids.
Ses chimères l’ont mené jusqu’à la mer amère et l’amour d’un mirage.
Sa muse Jenny s’est amusée à user ce génie, condamné à une quête sans phare.
Des quêtes sans fard, identitaires, recherche de pardon et miséricorde.
S’il est un autre, El desdichado, désolé, dédicace à son étoile morte.
D’où hérite-t-il sa folie ? Mère morte jeune, fardeau « noir de la mélancolie » ?
Douce errance dans les Enfers du passé, personnalité aboulie.
Des passes rythmiques de ouf’, de l’esbroufe mythologique.
Bipo, Schizo mais pas mytho, je me damnerai pour ses rimes si logiques.
Maudit pas dépassé, trépassant d’arythmie, suicide par pendaison.
Sidérée quand j’lis ses mots maladifs qui ont du mal à dire son oraison.
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Inspiré de la vie du poète Gérard de Nerval et de son poème El desdichado (le déshérité)
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ? ... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron ;
Modulant tout à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
Gérard de Nerval, Les Chimères (1854)