C’est l’aube, la campagne est blanchie, et la maille est serrée.
C’est l’début de mois. Bienvenue dans mes terres enterrées
Sous les obus, des bouts de moi, pièces de puzzle en triste état
J’pars en lambeaux plus promptement que les falaises d’Etretat.
Ma cambrousse miteuse serait à raccommoder
Le tissu industriel n’a pas su s’accommoder.
Délocalisations, chômage, pauvres Hauts de France
Terre de poivrots, pas d’ingérence, on y bâtit sa descendance.
Les ados font des p’tits, engeance bâtarde à l’ADN douteux à qui on met la danse.
Cycle de la violence, codée dans les gênes depuis le stade fœtal.
Trop de gosses maravés, secoués jusqu’au stade fatal.
Pauvres Hauts de France, ça fait p’t’êtr’ noble mais on reste toujours nous.
Des culs terreux, des bas-culs à qui on tord l’genou.
Rabaisse-toi aux alloc’, t’façons ta gamine est en cloque.
Ici ça choque personne, si on sonne à ta porte ça n’peut être que ce traitre de probloc
Vu qu’t’as pas payé tes traites, vu qu’t’as claqué ta thune dans le dernier I-phone.
Et toutes les applis, d’I-tunes à des logiciels d’espionne.
Pour savoir où sont les radars, alors que t’as même plus ton permis.
La picole au volant c’est hard, t’as pas pensé à ta famille ?
Et aux autres ? Danger public sur la route !
Une murge chez toi j’men fous, mais nous on s’retrouve en déroute.
A cause de oit’, trop d’pauvres mômes se r’trouvent dans des boites
Des mises en bière trop tôt, il n’est que 5h du mat’.