J'ai mis beaucoup de mon âme dans ce texte. Des avis me feraient plaisir, vraiment. Je rends tous les avis.
C’est du haut de ma vision que l’horizon s’est assombri
Les frissons parcourent mon corps car le tort a son prix.
Tapis dans mon lit, me voilà frappé d’insomnies.
Impolies, insolites, qui se pointent à l’improviste.
J’abuse mais je n’arrête pas de penser à ma muse
C’est l’moment du roman d’la nuit qu’je déteste le plus
Trop tard pour parler d’hier, trop tôt pour passer à demain
Les grains du sablier, fiers, roulent et s’écoulent, serein
J’dis vrai, j’ris mais, j’vais rimer et puis j’crois qu’j’m’exile
J’te montre que ma vie est rythmée par trois aiguilles qui filent.
De ma ville, j’ai l’vice d’être accros aux troubles risques
Je place le vinyle sur le plateau du tourne-disque
Pas d’réminiscence, à la nitescence de mes tas d’souv’nirs
Immarcescibles, j’prends l’Bic marque mes cibles, par envie d’les r’parcourir
Aussi terne que la substance qui se dépose sur ma feuille
Mon âme sans arme, derne, s’expose autant qu’au seuil d’un deuil
Loin d’ces gens dans l’ger-dan, j’lis la nuit les fleurs du mal
J’ai mes lacunes, j’essuie chacune d’mes sueurs et larmes
Ma vie est aussi noircie qu’une toile de Redon
Voici mon pessimisme moisie qui me voile le don
Ma lignée de bohème s’ra renversée par Abbadon
J’reste c’poète tiraillé par les versets d’Aragon
Mes poignets saignent serrés, ferrés par le racisme.
Parfois, j’en arrive même à renier mes racines.
Car pourtant c'est par de faux hommes blancs qu’ma sœur s'est faite violée.
Souillée, le cœur percée, Ensuite délaissée dans un faussé.
Dès mon plus jeune âge, je subis les moqueries du à mon prénom.
C’est de leur globe de rage, qu’ils gomment tous mes coups d'crayons.
Jadis, des personnes se battaient pour nous comme Lincoln.
Maintenant, l'exquis Lewinsky gobe le zob de Clinton.
Ici on estime que j'suis qu'un Chimpanzé
Puis, on m'esquive tel un grand danger.
Depuis l'école, ces paroles me percent au fond.
Ça m'désole mais j'rêve de fuir comme Kersauson.
J’aimerai partir là où le vent respire
Loin du martyr des œuvres du grand Shakespeare
Dans cette société pale, je n’cèderai pas ma place.
Héritier de Rosa Parks, mon aura va briser la glace.
Le model mortel d’Orwell oui j’l’assomme ! Je s’rai
Noble comme le prix Nobel de Toni Morisson.
Mais, Par an, j’mords le sort, c'est souvent mes Gars qu'j'enterre.
Mes parents sont morts, forts, lors du mouvement des black Panthers.
D'ailleurs, mon meilleur ami est mort d'un cancer.
Alors que dehors, les autres encore sain dansèrent.
Sache que sous ma chair, se cache plus de peine que de veines.
La hache sur ma terre, de l’arbre de vie j’extrais la sève.
Et j’tache…mes…arrr putain j’manque d’inspiration
J’lâche le burin, m’penche et inspire à fond.
Lors de mes freestyles, mon lobe frontal s’dévisse
Saisi, c’est dit, par les airs ‘’jayzzy’’ de Miles Davis
J’fais rimer les mots des maux pendant les interludes.
Là je file vite errer dans une ville éclairée
Par quelques lampadaires et le croissant de lune, ne
Manquant pas d’air pendant chacune des inter lunes.
Abattu, je chill, après avoir sillonné mon secteur très étroit
Rabattu dans un recoin d’la ville, j’éteins mon lecteur MP3
Près d’un parc de jeu. J’vois un de mes potes Lamar et sa troupe
Ça fume des barres de shit, de beuh et parlent de brune en groupe
C’est alors/
Qu’une Cadillac escalade s’escapade dans cette impasse
Ses phares déchirent le voile obscur de la nuit infâme
Trois types robustes s’démarquent, débarquent en conquérants
Les mains dans les poches, s’approchent de leurs concurrents
Le groove exclu, du coup les crews se flinguent du r’gard du moins
Reclu dans mon coin, je chouf Proof qui salue Lamar du poing
Des grammes, une liasse de billets passent d'une main à l'autre
Pour éviter l'drame, garder l'âme jusqu'au lend'main à l'aube
Lamar tente de griller les crans en vain, enfin l'affaire conclue
Les deux clans r'gagnent leur camp, plus rien à faire de congru
Dans son bolide, par phobie proof vérifie les comptes
Les billets sont falsifiés, Lamar songe qu'il les dompte
Alors,
Les vitres fumées coulissent, le gang brandit les armes
Médusés, la face pâle, les bandits lâchent des larmes
Exhumer la hache ? Lamar digne s'en résigne
Des flashs d'une Pitre vie défilent dans sa rétine
Du coup, il court et glisse sur le capot d'une Roder
D'un coup, ses disciples s'dissipent, la peur les prend au cœur
Planté par sa milice, planqué sur les bords de portières
Impact de balles sur la carrosserie, ils plissent des paupières
Alors que les carreaux crient, il plaque son sac au sol
En sors du feu, un glock, une clope et chope la force au vol
Il charge deux projectiles de plus dans l'creux du chargeur
Fussent-ils absents de l'objectif, il va calmer leur ardeur
Mais D'vant c'raid qui perdure, dur de s'maintenir jusqu'à demain
Sur qu'ici les balles perdues ne demandent pas leur chemin
Souillé par l'hérésie, le prophète s'insurge
Soul'vé par la frénésie, il profère des insultes
'' You wanna play rough ? Motherfuckers
You gonna blow my stuff, cocksuckers ''
Mais l'appareil qu'est l'arme le blâme, s'enraye, il en tremble
En effet à mal, une balle s'cale dans l'angle de la chambre
La fin s'dessine sur les lignes de ses paumes moites
Une balle s'destine et lui déboîte l'épaule droite
Une ternaire dalle, il méprise ces trois '' krakens''
Une dernière balle lui givre et brise la boîte crânienne
Proof, d'un tel sang-froid porte son calibre qui balaye l'endroit
La voie scellée, de sa cachette, s'abrite, tiens la cross
Le doigt pressé Sur la gâchette facile de toutes ses forces
Lamar,
Tous ces shoots le crèvent, font qu'son plastron s'corce
Toutes des gouttes rouges perlent sur son torse
Son âme chavire sur le fleuve ´' O'' léthé d'Hadès
Prête certes, à frémir et périr neuve à l'orée d'la falaise
Son corps épris d'une rigidité cadavérique titube
D'une frigidité paramnésique décline sur le bitume
Dés lors de ce macabre plan, un seul fou
Désormais cadavre blanc, recouvert d'un linceul doux
Mon sang se fige, mes yeux sur la scène se focalisent
Longtemps pris d'litiges, ceux mûris par la haine me localisent
J'dévale du coup une pente jonchée d'un tas de cailloux foncés
J'détale, pris d'une torpeur fondée j'entends le moteur gronder
Je poursuis ma course dans cette jungle urbaine
Poursuivi aux trousses par des singes cruels
Le rythme de mon souffle s'intensifie
Le rite de ce gouffre un temps suffit
J'écarte du pied les brindilles qui me gênent
Je jette mon sac beige, indigne, qui me frêne
J'attelle le pas, martèle le sol
J'm'appelle lapât, m'écartèle le col
Les spasmes ‘’tazent’’ le derme de ma peau lisse
J'discerne les sirènes de la police
Mon instinct de survie me coupe les jambes
Mon destin surpris me joue de la gambe
Me compose le requiem, me décompose l'épiderme
J'me lance dans les ronces de gauche
Avant que le monstre me fauche
La détresse tombe telle l'ancre dans les abysses
Je déstresse donc entre chance et malice
Fauché, un crochet m'amène sur Neptune Av'nue
Enduits d'ennuis amers j'les écume et calcule
Là J'file en lieu sûr. J'quitte la banlieue sud
J'opine, j'sature, vois, je cesse les gestes distraits.
Jogging, capuche, casquette, baskets noires, J'reste discret
Hélas, seul ce soir, las, à bout d'force
J'm'efface dans la gueule noir d'un coup' gorge