Les autres me sont tout. Pour et par eux je suis.
Et quand mes plaies je creuse, et quand mes plaies je panse
C’est en eux que j’espère et à eux que je pense.
Ma présence me tue et leur absence aussi.
Je sais mes sentiments, et je ne sais qu’en faire.
Bien qu’en souffrant souvent, jamais je ne regrette
L’excès de ces pensées qui me viennent en tête
Puisque j’y gagne en vie ce qu’en bonheur j’y perd.
J’ai besoin de leurs yeux, leurs sourires, leurs mots
Peut-être un peu en vain et peut-être un peu trop
Et sans pourtant sembler essentielle moi-même.
Fort trouble est mon discours comme le sont mes songes
Mais si j’ai fait ces vers, qui me mangent, me rongent,
C’est pour ne plus me taire, et dire : je vous aime !