J'm'accroche à ma plume et à ces souvenirs heureux,
Débordé par l'amertume représentée par de l'encre bleue,
Amarré à ma feuille teintée d'un blanc imaculé,
J'repense à cette époque ou l'ciel était azuré,
Ou l'on m'a assuré, fils de Marianne bientôt tu grandira,
Sans savoir qu'a c'mec la on lui a dit tu mentira,
Donc dans dix ans, des nouvelles tu m'en dira,
Des romans tu m'en lira, tu m'racontera des histoires,
Tu m'fera croire, en l'homme et ses valeurs,
Tu m'fera croire que tu n'veux que mon bonheur,
Que chez toi c'est chez moi, que j'trouverai c'que j'veux dans tes armoires,
Tout ça pour que sans compter, je consomme ton or noir,
Tu m'fera croire, qu'en ayant, j'pourrai conjuguer être,
Mais lassé d'attendre, j'fais l'bouleau pour enraciner les hêtres,
Sous des trombes d'eau, l'orage frappe à ma porte,
Les éléments à dos j'vois aujourd'hui qu'la vie est morne,

Refrain
J'marche là, insouciant la plume au vent,
Je vis, je vois je ressens et j'entend,
Les cinq sens aux aguets et l'sixième attelé au papier,
Je vois, au fil du temps les minutes s’abréger,
Le coeur chargé, j'regarde le sablier,
Le passé était en haut alors maintenant ça y est,
J'marche là, insouciant la plume au vent,
Je vis, je vois, je ressens et j'entends...

Plongé, dans les méandres de ma conscience,
A l'écart j'dévisage les cons qui dansent,
Ce soir j’envisage des confidences, j'dois des comptes et on m'en doit,
J'viens soigner cette dépendance au stylo et à ma voix,
Le timbre sombre, s'il le faut j'irai l'crier sur tous les toits,
Un volcan dans le larynx mais j'reste froid face à l'effroi qu'm'inspire ce monde,
De plus en plus glacial mais les pôles fondent à secondes,
Mon coeur se meurt et minuit dix ma raison gronde, mon bic détonne,
Levé du pied droit j'm'endors de la main gauche,
Patiemment dans l'silence, j'attends qu'la faucille fauche,
J'vois défiler les ombres s'tirer plus vite de leur conscience qu'une balle de son chargeur,
Devant ces ambiances monotones j'vois doucement, se ternir les couleurs,
J'vois les fleurs doucement se faner,
J'vois disparaître c'qui a fait la beauté du temps passé,
L'insouciance se mue en pensés tracassées,
Les cicatrices redeviennent des plaies à penser...

Refrain

J'pose un couplet pour m'souvenir de quoi demain sera fait
Et un couplet pour m'rapeller de quoi fut forger le passé,
La rime aiguisée j'écris ces mots à la hache pour revenir à la souche,
Chaud est le MC mais froide sera la douche...