Ils se font honorer de courage
A chacun de leurs carnages ;
Plus ils torturent sans remords,
Plus les leurs les adorent ;
Plus ils tuent avec hâte,
Plus ils les idolâtrent.
La guerre pour la tour qu’aura le plus d’estime
Et Petit Frère qui meurt un flingue à la main,
La gâchette trop courte, un enrayage du chien,
A qui le crime ?
« Bang ! Bang ! » résonne dans la banlieue ;
« Bang ! Bang ! », une balle pour chaque yeux.
La puissance de tir d’une arme,
Sa cadence, ses reflets de métal, son canon scié,
Servent-ils comme au Moyen-Age, dans leur cité
A mesurer la valeur de l’âme ?
« Bang ! Bang ! » résonne dans la banlieue ;
« Bang ! Bang ! », une balle pour chaque yeux.
Toi, ta BM payée avec les minots qui trépassent,
Je la hais, je la vomis, je l’expose, je la tord ;
Une rayure pour chacun de tes meurtres, de tes torts :
Bonne pour la casse !
« Bang ! Bang ! » résonne dans la banlieue ;
« Bang ! Bang ! », une balle pour chaque yeux.
Cache ta bague en or des yeux de ton frère
Qui après un hasard de rue bientôt sera enterré
Et garde tes morales au fond de tes poches de camé,
Elles vaudront quoi devant cette pierre ?
« Bang ! Bang ! » résonne dans la banlieue ;
« Bang ! Bang ! », une balle pour chaque yeux.
Entre vrais mensonges et fausses vérités,
Quand le chargeur vide tu crie après l’espoir,
Rien demander, rien attendre, rien devoir,
C’est sa seule définition qui ne soit erronée.
Ils se font honorer de courage,
A chacun de leurs carnages ;
Mais ignorent tout de ce mot-là,
Le vrai courage, c‘est ça :
Un flingue sur sa propre tempe
Et on presse la détente…