Jeté en prison, comme un brouillon dans une corbeille,
J'respire que de l'air déjà respiré, et cette nuit encore j'veille.
Chaque jours, cette cellule crade fume mes cellules grises,
J'voudrais qu'les verrous s'ouvrent, qu'les barreaux s'brisent, qu'ces murs glissent.
Maintenant j'sais, qu'5 mètres carrés, c'est la superficie de l'enfer,
Le paradoxe, c'est qu'la liberté s'résume à une statue en pierre.
Putain, en attendant, les scélerats apprennent à dresser les rats,
Qui a appris à blesser les braves, à baisser les bras ?
Quand t'as un pied dans la tombe, l'autre dans l'vide, on t'dis: "t'es proche du but",
J'ai compris qu'après tout, une seule lettre sépare les potes des putes...
Mon moral coule dans l'ennui, depuis qu'mon temps m'noie,
L'maton enrage, car il sait qu'il restera en taule plus longtemps qu'moi.
J'ai appris que, la routine c'est comme un cercle,
En gros, ici, le Mardi s'termine, pour le lendemain recommencer.
J'vais t'dire, dans cette cage sombre, j'retrouve même plus mon ombre,
"Matricule 4200954 ?" Oui, c'est mon nom.
J'ai demandé à mon co-détenu, de m'étouffer si j'flanche,
Car à mûrir entre 4 murs, autant moisir entre 6 planches.
Dans nos plats j'ai trouvé des glaires, dans leur paix, j'ai vu des glaives,
A chaque nouveau détenu, la prison subit une greffe.
J'écris quelques mots sur un bout d'PQ, quand j'ai b'soin d'air,
A défaut d'un joint d'herbe, j'oublie avec un joint d'verbes.
Futur candidat, à la Sbar Académie,
C'est simple: pour m'évader d'ce trou, j'ai besoin d'un bike... ou d'un bic.