La j'ai du tisé un coup de trop quand je l'ai fait, c'est un peu trop à l'eau de rose peut-être =S
Rêve d'un soir, rêve noir, ostentatoire
Etre le dernier, à s'éterniser proscrit
Au lit, face aux reflets brisés du miroir
De ton corps allongé alangui
J’ai conscience que je ne suis qu’un client
J’ai conscience que je ne suis qu’indécent
Chaque soir, dans les quais des souvenirs en partance
Je cherche, inlassable, de quoi t’offrir en pitance
Je narre les abjectes ambitions de mon idéal
Tu pioches ce qui t’intéresse, une vraie voleuse à l’étal
Tu retiens ce qu’il te plait, tu m’interromps quand je m’étale
Et quand vient le moment de parler de toi tu détales
Réaction chimique d’une expérience arrosée
Machine à vice des ruelles pavées dépravées
Altière mendiante, princesse déchue
Petite rêveuse qui a vu ses espoirs déçus.
Le jour je me tais, la nuit je me mens
Je suis le premier arrivé, et le premier servi
Mais le premier déçu, le premier dément
De ton corps dont je me suis avili
Je passe mes jours dans le brouillard, mes nuits dans le cirage
A écumer les routes sans connaître les codes
Pour échapper à mes peurs, à mes monstres sans âges
Plus qu’une course contre la peur, c’est le plus long des exodes
Je nage dans l’eau trouble de mes puits de mémoire
Pendant que tu régales de mes peines, mes déboires
Je te pardonne, petite, si tu te réjouis de mes larmes
Dans ce monde ou la brutalité prédomine, la cruauté est une arme.
Une princesse, fétu de paille, aux talons claquant comme un fouet
Qui résonne dans la nuit sur le bitume craquelé.
A distance, sous la lumière diffuse d'un quelconque lampadaire
Je t'observe, nébuleuse qui cherche en vain la lumière.
Mais tu es trop prévisible, petite princesse.
Il me suffit de te voir pour savoir ce qui te blesse.
Avant même de rentrer dans l'immeuble délabré
Ou tu tentes de survivre, loin de tes ébats, de tes pêchés.
Je l'entend. J'entends ce cri juvénile
Cette fusée de détresse, ce pourquoi tu cours tant de péril.
Tant de courage, te battre pour une erreur.
Tant de bêtise, de s'infliger tant de douleur.
Tant de pudeur, même quand tu t'offres dans ta pleine nudité.
Tant de tristesse, quand, sans réussite, je tente de t'interroger.
Mais j'ai compris petite princesse. Tu es un coffre doré à la peau d'ivoire.
Que renferme l'image ? Il me tarde de le voir.
Je sens mon coeur aride peu a peu reprendre vie.
La source qui y dormait est enfin sortie de son lit.
Rêve d'un soir, ou, bravant toutes les lois
Je te rejoins. Besoin de toi, besoin d'émois.