Cela fait bien des années, que l'on m'a condamné.
A une vie pitoyable, celle d'un garçon lamentable.
Que personne n'ose approcher, qu'a tout à se reprocher.
Et j'y repense quand j'vois la rentrée s'rapprocher.
En effet, mes larmes me noient dans l'humidité.
La raison de ma douleur? Elle se nomme timidité.
J'te l'ai peut-être pas raconté, j'suis souvent mit d'côté.
J'ai pas d'amis dans mon lycée, personne sur qui compter.
Demande aux autres s'ils me veulent.
Ils te diront que j'suis bien mieux seul.
Je suis victime du délit de sale gueule.
Je le vois bien, ma peine me rend pas aveugle.
Mon mental n'est pas de fer, le lycée est un enfer.
Et les autres jugent qu'y a pas d'raison d's'en faire, mais.
Ils ne voient pas que dans ma coquille je suis enfermé.
Et que malgré mon visage impassible, je vois le bonheur impossible.
Qu'on ne voit pas ma vie horrible, les regards dont j'suis la cible.
Combien de temps ma solitude j'vais encore devoir la purger?
J'en ai marre, les gens, sur leur première impression, s'permettent de m'juger.
J'suis comme ça d'puis la primaire, depuis y a peu d'amélioration.
J'ai toujours autant de souffrance à passer seul les récréations.
Quand j'vois des bandes de potes qui rigolent, me traitant de gogole.
Pensent-ils que quand j'viens à l'école, c'est la tristesse que j'racole?
Que le soir je sors des cours, passant par de sombres ruelles.
J'me dis, «putain, pourquoi les autres avec moi sont aussi cruels?»
C'est juste un peu d'amitié que j'réclame, même si on croit qu'j'en fais un drame.
Combien de fois j'ai pu être tenté par me faire passer un coup de lame.
Mais j'l'ai jamais fait, car j'suis pas le plus malheureux du Monde.
Même si certains veulent me montrer que c'est moi le plus immonde.
Moi je n'en peux plus, je demande un peu d'aide.
J'sais qu'ma tête est laide, mais vous m'connaissez pas d'A à Z.
J'veux qu'on apprenne à m'connaître, qu'on voit d'quoi est fait mon être.
Y a pas longtemps qu'on m'a vu naître, c'est pas maint'nant que j'vais m'jeter par la fenêtre.
Mais bon, après tout faut pas s'leurrer.
Je sais que ça sert à rien de pleurer.
Mon discours n'est pas alarmiste, je l'ai juste écrit car je suis triste.
Je tiens juste à ce que les autres s'aperçoivent que moi aussi j'existe.
J'essaye quelques fois de me convaincre que je suis pas différent.
Mais c'est dur de l'penser, quand on me laisse errant.
Mais voilà, c'est comme ça, et vous n'pouvez rien y faire.
C'est à moi, et moi seul, de me sortir de cet enfer.
Mais j'sais pas comment m'y prendre, mais plus question d'être tendre.
J'espère juste que mon discours sera lu, que les gens vont m'entendre.
Car moi j'en ai marre d'avoir l'âme en peine.
Car j'veux éprouver en moi du bonheur, et plus de la haine...
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