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Marie-Pierre je t'écris pour revoir la rivière / Ou je t'ai rencontré t'as fait moi d'mari fier
Le plus béni de tous les mammifères / Tu prend l'espace de tout mon planisphère
Gentil parisien et jolie pharisienne / Ne passeraient pas l'hiver d'après leurs balivernes
Une belle histoire on gagne tout à la taire / Quand la guerre est totale l'état totatitaire
On s'est connu à l'époque de Pétain et des camps / De l'étain et des tanks quand on était minot
Mais c'est dans les ténébres que l'étincelle s'étend / Quand s'éteint l'ciel je pense à te donner mon nom
J'veux être la pour essuyer tes larmes / La colère a aiguillé mes armes
J'ai tiré d'mon père son calibre et sa fronde / Et j'ai tiré en l'air à la libération

Tu voulais du pain donc j'volais du beurre / Et on jouait les rupins juste à côté du fleuve
C'est le refrain d'la vie, le couplet du coeur /On le refera la nuit et dans tous les bunkers
T'arrives à calmer ma mauvaise humeur / Même d'ici j'envoie mes mots vers toi
Un jour ma mie tu seras mère et mamie / Que ma mine te l'amène j'veux des gosses avec toi
Amine, n'est-ce pas ? / Avant l'début des embêtement, débit, endettement
Débile entêtement, démantèlement de l'empire colonial / Le recruteur qui m'entraine dans
Son présent opressant, et m'présente un pétard / Si j'y vais pas c'est qu'j'suis vraiment un mec lâche
Hélas, t'y laisses tes vêtements avec l'âme / Bienvenue dans l'enfer que les vet' nomment Vietnam...

Rester sous les tirs de batteries tout l'automne, Badtrip sous opium
Penser à toi qui serait parti pour d'autres, l'excès tue les hommes
On bute des prêtres on execute les ordres
(Nan)
J'mourrais pas sans t'revoir / Perdu trop d'temps pour qu't'y consentes le soir
T'es ma lumière quand se concentre le noir / Quand j'ferme les yeux, j'suis content d'te voir
J'envoie se faire foutre le bon sens 2 fois / La perte de raison, d'la conscience de soi
La perte de conscience puis l'oraison de foi / Je regarde l'horizon quand la potence se ploie
Tu m'as dis j't'observe de la chéri j'promets qu'tu peux /Tu reviendras en forme oui t'es fort et tu l'sais
Peux-tu me voir j'suis à l'orée du feu / A tuer les enfants que l'on aurait pu faire

J'deviens un tueur et j'le ressens / J'confonds l'odeur de ma sueur de leur sang
Ecraser l'ennemi et disperser leur cendres / Dans mon miroir je leur ressemble
Entre animal on s'regarde vivre et crever / A chaque repas je veux revoir mon chez-moi
Le lac est repeint d'un rouge vif ecrevisse / Dans la crevasse y a ces crevards de chinois

S'ils veulent tester, grenade et jerrycan
La tombe du respect on a dégradé l'épitaphe
Bail de malade on a gradé les plus tarés
Ici c'est Guernica, peinture de guerre sur les gueules... cassées

Lassé de r'ssasser le passé / j'suis tout l'temps rré-bou
Sang glacé j'ai tâché, entassé, remplacé / J'en ai vu sans lacet suspendu à cette boucle
Fuck les traitres tu désertes / Et ta tête on la sculpte au canon
Peur de crever comme une bulle de savon / C'est de toi que je rêve dans cette pute de Saigon
Pointer l'AK sur les plus jeunes garçons /Pour éviter qu'ils rejoignent la lutte
Déverse le napalm c'est un truc de dragon / Le nappage de la brume j'ai la palme de la brute

L'impact de la balle ne sera pas retranscrit par l'impact de la plume
Uniforme mortuaire sera la mise en forme
J'me permets d'écrire ça / J'ai aucune preuve que tu me lises encore

Coupé du monde, coupé d'mon esprit
Poupée tu m'manques et cette pensée me laisse vivre
Aimeras-tu celui que j'suis devenu
Seras-tu la quand je serais revenu ?

Aurais-je assez de revenu, de retenue /Heureux tu voudrais qu'jsois, je pense à c'que j'veux plus
Je ne veux plus être le vampire qui n'aspire qu'a pire / Maintenant tout c'que j'm'inspire c'est des traces de re-pu
En pratique trahi, la patrie tryhard / Pour rétablir plus vite la ligne Paris-Cayenne
Plus de fake news que chez Patrick Drahi / Donc j'dois prendre le recul grace à la mitraillette
Han, j'ai sali la terre j'suis sous les tirs alliés / Regarde saillir l'artère j'me sens grave tiraillé
Moins que citoyen, plus que prestataire / Venu perdre la guerre j'étais parti grailler
Oui je l'avoue que j'ai souvent cette gêne / A chaque fois que je pars guerroyer
Sentir l'amour, celui qui court dans les veines /T'es l'héroine qui dort au milieu du foyer

Sur la civière j'sens vaciller mes doutes / La vie elle s'écourte, on est la risée
On s'est fait ken dans la rizière / Donc à quoi sert de maquiller les troupes ?!
J'ai pêché, prêché, respecté les règles / Mais dans mes rêves même la rivière est pourpre
L'ennemi est zelé c'est mon miserere / J'veux pas imaginer c'que Marie-Pierre éprouve

La dernière lettre que j'écris
Dernier baiser sera sanglant
Comme un hommage à l'être que je décris
La mort a choisi de te ressembler
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