Se battre pour Ciudad Juarez
Ville frontière tristement célèbre, au nord du Mexique, Ciudad Juarez est une des villes les plus dangereuses du monde. Les habitants se retrouvent coincés entre deux cartels qui se livrent une guerre sans merci. La ville s'est vidée de ses habitants : près de 110.000 habitants ont préféré partir ces dernières années.
Il y a cependant une note d'espoir à Ciudad Juarez où des centaines de femmes ont été violées et assassinées. Certaines ne veulent pas céder à la peur. Elles luttent pour que leur ville redevienne ce qu'elle était avant : un lieu prospère, calme où il faisait bon vivre... Elles livrent un combat contre un ennemi invisible : la terreur qui s'est installée parmi la population.
Luz est journaliste : depuis 23 ans elle écrit l'histoire de sa ville, scène de crime après scène de crime. Lorenia a monté un groupe de femmes au nom éloquent : "las guerreras", les guerrières. Chaque dimanche, sur de grosses motos roses, les vont distribuer nourriture et réconfort dans les quartiers les plus pauvres. Quant à Alma, après la mort de son fils, elle a monté une association d’aide psychologique pour soutenir les victimes et leur famille. De son côté, Sonia, 25 ans, est à la tête du groupe de rap, les "bataillons féminins" qui, à travers des textes contestataires, entend être la voix des femmes disparues.
Ukraine : l’envers du décor
Les espoirs soulevés par la Révolution Orange en 2004 sont aujourd’hui bien loin. Alors que l’Ukraine s’apprête à accueillir l’Euro 2012 de football, la plupart des dirigeants européens ont décidé de ne pas assister aux cérémonies et aux matches de l’Euro pour dénoncer le sort réservé à Ioulia Timochenko. L’égérie de la révolution orange, opposante au Président Ianoukovich purge une peine de 7 années de prison.
Au-delà de son cas personnel, un réseau opaque de violence, de corruption et de passe-droits s'est mis en place dans le pays.
Pour évoquer la dérive du système en place en Ukraine, l’équipe d’ARTE Reportage s’est intéressée au cas d'Oksana Makar. Début mars, cette jeune femme a été la victime d’un fait divers sordide : étranglée, violée, brûlée vive et laissée pour morte par trois fils de notables.
Décédée trois semaines après, cet acte de barbarie a scandalisé l’opinion publique ukrainienne. Les avocats de l'association DANA ont essayé de mobiliser la presse ukrainienne. S'ils n'ont pas encore été inquiétés par les sbires du régime, c'est parce que leur action est populaire. Par leur travail d’enquête et d'information et la confiance de leurs concitoyens, ils espèrent initier une véritable dynamique de changement en Ukraine.
Le procès des accusés s’est ouvert le 24 mai dernier au tribunal de Nikolaïev. Ils plaident tous non coupable. Prenant en considération le retentissement international de cette affaire, le jugement s’annonce rapide. L'image européenne de l'Ukraine en dépend.
http://videos.arte.tv/fr/videos/arte_reportage-6728310.html