Elle, était accoudée au bar, et me jetait des r’gards
J’me suis dit qu’j’irai la voir et la tchatcher un peu avant qu’elle s’barre
Mais là derrière le comptoir, v’là qu’le serveur l’aborde
Pendant qu’dans l’noir, le pianiste jouait ses vieux accords

Sans lui servir une goutte d’alcool, le barman l’avait soulée
Lui soulever… la robe, c’est tout ce qu’il voulait
Donc, la dame pris congé de la conversation
Lui tourna les talons, et pris la direction du salon

Contourna le billard, s’assis à une table de poker
Les dockers la dévisageaient avec des yeux de cocker
Elle, semblait avoir le gout pour les jeux d’argent
Et ramassa les quelques jetons qu’elle avait gagné par chance

Puis elle sorti du brouillard faite des fumées des cigarettes
La fille s’arrêta sec devant moi et me fixa net
La lumière crachée par un néon qui là-bas grésillait
Dessinait la silhouette de ses jambes dans ses bas-résille…

Et son charme m’emporta, c’est vrai qu’elle m’avait plu
Déjà quand j’ai poussé la porte du bar et que je l’avais vue
Le parfum de sa chevelure encore embaume c’te salle
Elle avait ce charme naturel qu’ont les notes de jazz

Sur la scène, le bassiste avait la main lourde
Et le pianiste à cette heure-ci jouait encore la même boucle
Dans cette ambiance si grossière, Elle, semblait si légère
Je l’invitai à me rejoindre, et lui fit servir un verre

Elle accepta, me dit « Merci », d’une voix de velours !
Et d’un coup, d’un rythme fou, mon cœur battait la mesure !
De retour, à la raison, je lui ai posé une question,
Elle m’a répondu « Musique » quand j’lui ai demandé son prénom…